6 astuces pour une autorité positive – 1/2

© Laz'e-Pete - Fotolia.com

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« Autorité », pour beaucoup et jusqu’à récemment, cela signifiait la domination, l’arbitraire, voire la violence permise. Les confusions sémantiques dans ce domaine soulignent la difficulté à penser la limite dans l’éducation. La limite peut ainsi être tour à tour injustifiée : on pose des interdictions sans fondements. Raisonnée : elle intervient au moment propice. Inexistante : parce que les parents assimilent l’amour et le respect de l’enfant au droit de celui-ci à agir comme bon lui semble, à tout instant.

Lorsque l’enfant réagit autrement que comme nous le souhaiterions, il devient enfant-roi, enfant difficile, et les parents désemparés sont pris dans un cercle vicieux de confrontation : punitions, chantages, menaces parentales avec ou sans effets sur l’enfant-frondeur deviennent un quotidien frustrant pour chacun et transforme la famille en un lieu asphyxiant.

Portée par les psychiatres Alfred Adler et Rudolf Dreikurs, la discipline positive nait d’une réflexion autour du bien-être de l’enfant, et sans pour autant nier son besoin d’éducation, cherche à établir dès le départ une relation épanouissante entre chacun des membres de la famille.

 

  • Pourquoi une autorité positive ?

Dans une éducation traditionnelle, l’adulte part du principe que l’être qu’il a devant lui est incomplet (puisqu’il est en devenir), et que cet état d’« imperfection » lui donne tous les droits, non seulement d’imposer ses vues sans expliquer le pourquoi de telle règle, mais en outre de l’imposer de la façon qu’il lui plaît. Evidemment, nous n’en sommes plus à la règle et au bonnet d’âne. Est-ce pour autant que la violence à disparu ? Lorsqu’elle n’est pas administrée physiquement sous le coup de la colère, elle peut aussi bien s’exprimer verbalement : paroles blessantes proches de l’insulte, ayant bien souvent dépassées la pensée, laissent des séquelles tout aussi vives.

La position « surplombante » de l’adulte vis-à-vis de l’enfant (tant par son fonction de parent, que par son expérience de la vie) peut lui donner l’impression de jouir par-là même d’une légitimité quant à user de tels moyens. C’est ne pas se rendre compte que la réussite d’une éducation passe également par le respect de son intégrité tant physique que mentale. A la dégradation de l’estime de soi qui peut s’ensuivre, ou simplement au caractère non-productif, voire contre-productif, de cette méthode, on peut ajouter qu’elle n’a qu’une efficacité limitée puisque son effet, immédiat, n’a que peu d’impact sur le comportement à long terme. C’est ce qu’avance Jane Nelsen dans les cinq critères qu’elle pose à propos de la discipline positive.

L’idée prônée par cette méthode est que le comportement de l’enfant est induit par l’idée qu’il se fait de lui-même et d’autrui, idée qu’il hérite de ses expériences. Au lieu donc d’essayer de changer le comportement de l’enfant, on cherche à le placer dans une situation nouvelle telle que son comportement se modifie de lui-même par l’expérience différente qu’il acquiert.

 

  • Quelques suggestions pour y parvenir

 

On l’a dit, le respect de l’être-enfant est un des principes fondamentaux lorsqu’on souhaite se diriger vers une nouvelle acceptation de l’autorité. On ne peut demander un respect unilatéral à un individu ; c’est valable aussi pour l’enfant, qui développe ainsi son sens du respect. Et apprend par la même occasion à s’aimer, puisque reconnaître à l’autre une dignité, c’est aussi lui donner le sentiment de compter pour ce qu’il est.

Cette valorisation de ce qu’il est peut aussi passer par la mise en évidence de ses capacités. Ainsi responsabiliser l’enfant, en l’incluant dans certaines activités, ou tout simplement en soulignant gentiment ses initiatives (il a débarrassé ses couverts à la fin du repas, par exemple), l’aide à découvrir ce dont il est capable et dont il n’a pas toujours bien conscience.

Respecter l’enfant, c’est aussi reconnaître son droit à la parole. Plutôt que d’asséner une punition ou de hausser le ton au quart de tour et au moindre faux pas, il serait bon de prendre le temps de le questionner sur les raisons de son comportement. Par ailleurs, tout incident ne mérite pas la même attention de la part des parents ; il faut donc aussi apprendre à proportionner sa réaction en fonction de l’évènement.

Enfin, il faudrait ne pas oublier, et c’est une des bases de la discipline positive, que l’apprentissage des enfants se fait en grande partie par mimétisme. Une règle de conduite qu’un parent donne et ne respecte pas lui-même (ne pas dire de gros mots, par exemple), a peu de chances d’être suivi. En matière d’éducation, la cohérence entre le dire et le faire est primordiale. C’est donc d’abord en s’éduquant soi-même qu’on parvient à servir d’exemple à son enfant.

(à suivre le mois prochain…)

YR, pour l’association Oze

www.oze-coaching.fr

www.art-de-vivre-en-famille.fr