Les accidents domestiques : le business du tout sécuritaire ?

Pour info, cette chronique n’a pas pour but de faire cauchemarder ses lecteurs… mais simplement de rappeler les bons gestes à adopter pour éviter les accidents domestiques.

 

Vouloir bien faire : la peur des accidents domestiques

accidents domestiquesA l’occasion de la naissance d’enfants de copines, j’ai observé une phase apocalyptique dans leur entourage. Du jour au lendemain, tout devenait quasiment mortel… Il fallait se déchausser sur le pallier des appartements ; avant que mes copines n’arrivent avec leur mini-elle, les plantes vertes risquaient le compostage et il me fallait presque envelopper mes meubles avec de la mousse expansive…. Quant aux coussins, ils étaient dissimulés dans le placard, de peur que « ces nids à acariens » ne finissent à la poubelle (je ne parle pas des portes de placards dépourvues de sécurité bébé, de la baie vitrée qui donnait sur le balcon -au 2ème étage- ni des prises sans cache …). Bref, tout (même moi) devenait potentiellement un danger domestique.

J’assistais à des discussions ubuesques où des ami(e)s diplômé(e)s passaient leur (notre) temps à commenter les mérites des cache-prises ou des barrières pour escalier. Si je comprends que l’on puisse s’inquiéter pour son enfant, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ma grand-mère qui a élevé 7 enfants sans tous ces accessoires et qui n’a perdu aucun enfant ! Alors, ne pas investir dans un bloc-porte ou une barrière d’escalier fait-il de vous un mauvais parent ? A contrario, dépenser l’équivalent du PIB du Venezuela en gadgets « sécuritaires/sécurisants » dégage-t-il les parents de toute autre forme de responsabilité ?

 

La raison : expliquer aux enfants pourquoi il y a un danger

A la naissance de ma nièce, j’ai eu quelques (ok, beaucoup de) sueurs froides. Cependant, ma soeur et mon beau-frère ont opté pour une attitude qui me parait raisonnable financièrement et pleine de bon sens. Plutôt que de dépenser dans tous ces gadgets dont la durée de vie est somme toute limitée (nous sommes d’accord que vos intérieurs redeviennent normaux avant l’adolescence de vos mini-vous ?), ils ont pris de nouvelles habitudes et ils expliquent ! Effectivement, ils ont procédé à quelques réaménagements afin d’éviter les accidents domestiques. Les couverts ne sont pas à la portée de la petite, les produits ménagers ont été rapatriés dans un endroit où elle ne peut pas les atteindre, les éventuelles plantes dangereuses ont été éloignées.

Pour le reste, depuis que mademoiselle a commencé à galoper, ses parents lui expliquent qu’elle ne doit pas ouvrir les portes de placard, grimper sur les chaises ou monter les escaliers seule. Pour l’heure, aucun accident à déplorer. Et pourtant je vous parle d’une sacrée chapiok ! Pourquoi activer le principe de précaution si tôt chez les petits humains et utiliser des artifices sans expliquer, interdire sans raison ? Une explication claire, adaptée à l’âge de l’enfant, remplace avantageusement un objet inerte tel qu’un cache-prise (qui, en outre, est hyper laid). De plus, il me semble qu’en agissant ainsi, cette manière constructive prépare ma nièce à COMPRENDRE POURQUOI on ne peut pas faire certaines choses. Plutôt que d’être confrontée ipso facto à la sanction. Enfin, vous pensez sincèrement que les hommes de Néandertal ou les seigneurs du Moyen-âge installaient des barrières devant leurs grottes/les escaliers en colimaçon des tours des châteaux forts ?

Une fois ces principes posés, il reste une petite part de risque. Alors, si l’accident arrive, soyons préparés.

Quelques conseils en cas d’accidents domestiques

Le numéro du centre anti-poison est le….

accidents domestiques

Numéros d’appel d’urgence gratuits :

  • Samu (France seulement) : 15
  • Pompiers (France seulement) : 18

Numéro d’urgence européen, accessible dans l’ensemble de l’Union européenne : 112

Appelez TOUJOURS les secours pour savoir précisément quoi faire AVANT de tenter d’agir par vous-même. Dans les jours qui suivent les accidents domestiques au sens plus large, surveillez l’apparition de signes tels que : somnolence, troubles des yeux, problèmes de motricité, vomissements répétés…

De manière générale :

  • en cas d’objet coincé dans une narine ou une oreille, emmenez l’enfant aux urgences en position ASSISE, n’ôtez pas l’objet vous-même.
  • en cas d’objet avalé, la priorité est de faire sortir immédiatement ledit objet pour libérer les voies respiratoires.
  • en cas de brûlures, quelle qu’en soit l’origine, ne la couvrez pas de matière grasse ou de pommade. N’appliquez ni pansement adhésif, ni coton ni mouchoir en papier.

 

En cas d’étouffement, si l’enfant a moins d’1 an :

  1. Asseyez-vous, placez-le à plat ventre, en travers sur votre cuisse et donnez-lui 5 claques énergiques entre les omoplates pour faire ressortir l’objet ingéré.
  2. En cas d’échec, allongez-le sur le dos, tête en bas sur votre avant-bras et votre cuisse. Placez 2 doigts au milieu de la poitrine et faites 5 compressions. Répétez en alternant les points 1. et 2.

 

En cas d’étouffement, si l’enfant a plus d’1 an :

  1. Mettez légèrement de biais (sur le côté et en arrière).
  2. D’une main, soutenez son thorax et penchez-le vers l’avant.
  3. Donnez-lui 5 claques assez dynamiques, entre les omoplates.
  4. En cas d’échec, pratiquez la manœuvre de Heimlich :
    1. Dans le dos de l’enfant, placez ses bras sur les vôtres.
    2. Placez vos deux mains au-dessus de son nombril.
    3. Appuyez le plus fort possible vers vous d’un seul coup.
    4. Répétez en alternance claques et compressions.

 

En cas de brûlure avec cloque(s) :

  1. Aspergez le plus rapidement possible d’eau froide pendant au moins cinq minutes.
  2. Si les vêtements sont en coton, enlevez-les délicatement tout en continuant de faire couler de l’eau froide sur la brûlure.

 

En cas d’ingestion d’un liquide brûlant/bouillant/corrosif :

  1. Appelez le 15 en urgence.
  2. Allongez l’enfant et immobilisez-le en attendant les secours.
  3. Ne cherchez pas à le faire vomir, ça empire les choses.

 

En cas de chute sur la tête :

  1. Une perte de connaissance, aussi courte soit-elle, doit se solder par une visite aux urgences.
  2. En cas d’inconscience prolongée, placez l’enfant en PLS :
    1. Disposez le bras de l’enfant le plus proche de vous à angle droit de son corps. Pliez ensuite son coude tout en gardant la paume de sa main tournée vers le haut.
    2. Placez-vous à genoux ou en trépied à son côté.
    3. Saisissez l’autre bras de l’enfant d’une main, placez le dos de sa main contre son oreille, de votre côté.
    4. Maintenez la main de l’enfant pressée contre son oreille, paume contre paume.
    5. Attrapez la jambe la plus éloignée de vous avec l’autre main, juste derrière le genou, et relevez-la tout en gardant le pied au sol.
    6. Placez-vous assez loin de l’enfant, au niveau de son thorax, pour pouvoir la tourner sur le côté vers vous, sans avoir à reculer.
    7. Faites rouler l’enfant en tirant sur sa jambe jusqu’à ce que le genou touche le sol.
    8. Dégagez doucement votre main de sous la tête de l’enfant en maintenant son coude de votre autre main afin de ne pas entraîner sa main et d’éviter ainsi toute mobilisation de sa tête.
    9. Ajustez la jambe située au-dessus de sorte que la hanche et le genou soient à angle droit.
    10. Ouvrez la bouche de l’enfant d’une main, avec le pouce et l’index, sans mobiliser la tête, afin de permettre l’écoulement des liquides vers l’extérieur.
    11. Prévenez immédiatement le Samu.

 

En cas d’empoisonnement :

  1. Pharmaceutique : appelez le 15 et indiquez le nom du (des) produit(s) avalé(s) et la quantité ingérée.
  2. Autre (produit ménager, essence, plante, etc.) : appelez le 15 puis emmenez immédiatement l’enfant aux urgences.

 

 

Virginie LICATA pour l’Association Oze

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