L’allergie alimentaire, c’est pas si grave…

(c) Fotolia - allergie alimentaireUne allergie alimentaire, c’est pas si grave. Les parents en font trop !

« Il peut bien en manger un peu ! »
« Oh, juste un peu, c’est bon, il ne va pas mourir quand même ! »
« Laisse-le vivre un peu ! Il peut bien se faire plaisir de temps en temps. »
« Tu le couves trop. Laisse-le vivre ! »
« Il a une allergie alimentaire ou il nous fait croire qu’il n’aime pas ! »

Il est vrai que le mot allergie fait penser au nez qui coule, aux yeux qui démangent.
Quand le monde des allergies nous est inconnu, on n’en imagine pas tous les symptômes associés. En voici quelques-uns : rhinite, asthme, eczéma, urticaire, œdème de Quincke, choc anaphylactique conduisant au décès.

En ce qui concerne mon fils, son allergie à l’œuf a déclenché un eczéma persistant sur le visage principalement. Lorsque nous avons trouvé le coupable et que nous l’avons supprimé de son alimentation, Nicolas a retrouvé une belle peau de bébé. Jusque-là, en effet, rien d’alarmant. C’était juste désagréable.

À l’âge de deux ans, il a attrapé un œuf et l’a fait tomber. L’œuf s’est évidemment brisé et Nicolas a fait le curieux. Il en avait plein les mains et s’est mis à se frotter les yeux. Le seul contact de celui-ci sur sa peau a déclenché une urticaire sur tout le visage. En moins de cinq minutes, le visage entier s’est retrouvé enflé. Les paupières ne pouvaient plus bouger. Le nez ressemblait à une grosse boule. Son visage était devenu complètement difforme !
Nous avons emmené Nicolas voir le médecin le plus proche (5 minutes de trajet, plus proche que l’hôpital). Après auscultation, il s’avère que le palais, la glotte et la face avant du thorax avaient également enflé.

Une ingestion de cortisone a fait diminuer doucement les inflammations. Trois quarts d’heure plus tard, Nicolas était sain et sauf. Oui sauf ! Le médecin nous a indiqué que nous étions arrivés 5 minutes à temps. Les conséquences auraient été désastreuses. Mon fils serait mort étouffé sous nos yeux. Nous aurions été complètement impuissants.

Voilà un des symptômes en effet très surprenant et totalement inattendu qui peut être provoqué par un allergène.

À partir de cet instant, chaque fois qu’il mangeait quelque chose contenant de l’œuf (même avec une dose infime, une urticaire apparaissait dans les deux minutes sur son visage. Et nous connaissions maintenant la suite des évènements sans prise en charge. Nous avions de la cortisone en permanence sur nous, au cas où.

Alors, pour reprendre les questions que l’on m’a souvent posées tel un reproche :

« Non, il ne peut pas en manger un peu. »
« Oui, il va mourir s’il n’en consomme qu’un peu. »
« Non, je ne le laisse pas vivre si je le laisse se faire plaisir. Au contraire, je le tue. »
« Oui, je le laisse vivre, justement, en le protégeant ! »

Risquer de perdre son enfant dès qu’il ingère quelque chose est très éprouvant. Le confier devient plus compliqué. Se faire prendre au sérieux quand on parle d’allergie alimentaire est difficile.

Avant de vivre cette expérience, moi aussi, j’aurais certainement eu du mal à croire cela possible. C’est cette incompréhension de la part des autres, cette ignorance des conséquences qui m’a poussé à communiquer. J’ai eu envie d’écrire et de partager notre histoire. J’ai eu surtout envie d’informer, d’expliquer pour que les allergies soient prises au sérieux.

Dans mon livre « Alergikozeu », j’ai livré mes états d’âmes et j’ai surtout donné des astuces pour un quotidien plus facile. Vous y trouverez également des informations théoriques sur les allergies. Tout ceci a été validé et préfacé par le Dr Palussière, allergologue à Bordeaux.

S’il vous plait, mes chers amis adultes, ne proposez pas directement une confiserie, ou un petit gâteau directement à un enfant que vous ne connaissez pas bien. Demandez toujours aux parents s’ils sont d’accord. Ne serait-ce que pour vérifier que la petite collation ne freine pas un appétit féroce avant un repas approchant 😉

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