Une nouvelle perception de l’autorité, une « autorité positive » et ses bénéfices sont appréciables pour une vie de famille apaisée. Voyons en pratique comment mettre en place au quotidien une dynamique du respect, du dialogue et de la règle intelligente qui permettent de faire grandir l’enfant en le responsabilisant et sans atteinte à son intégrité physique et morale.
- Respecter
La question du respect est fondamentale. Elle est la base qui permettra de construire tout le reste de la relation parent-enfant. Parce que le respect que l’on demande de la part de l’enfant n’est pas inné et qu’il nécessite, comme le reste, une véritable éducation, il faudra donc travailler également sur sa propre personnalité de parent. Ainsi, au moins en partie, le respect chez l’enfant se construit « en miroir » : maman et papa parlent doucement, expliquent, prennent le temps de répéter… tout cela, l’enfant l’intègre, car il apprend beaucoup par mimétisme, et se comporte tout simplement de la même manière que ce qu’il perçoit autour de lui. Rappelons-nous nos propres jeux d’enfance, passés à mettre en scène une maîtresse douce ou colérique, une maman (ou un papa) excédée ou patiente selon notre propre expérience !
- Encourager
L’enfant peut se sentir respecter de bien des façons, l’une d’elles étant l’encouragement que ses parents sont prêts à lui prodiguer. L’encourager à prendre des initiatives : choisir ses vêtements du jour, se servir un jus d’orange tout seul : certes, les fautes de goûts et autres incidents ménagers sont susceptibles d’attendre au tournant ; mais si la crainte de les voir surgir vous empêche de laisser une latitude à l’enfant dans les choix qui l’intéresse directement, et qu’elle vous conduit à poser des « non » systématiques, l’enfant aura du mal à évoluer en confiance ; lui-même pourrait prendre l’habitude de s’en remettre perpétuellement à un autre, or le but d’une éducation est aussi l’apprentissage de l’autonomie. De plus, ce sentiment de confiance en soi est très important : entretenir une bonne relation avec autrui, c’est d’abord être en accord avec soi-même.
- Discuter
Il se peut bien sûr que les limites posées soient légitimes. C’est aux parents de distinguer les limites mises en place pour le bien de l’enfant et celles qui servent surtout à garantir… leur propre bien-être. Lorsqu’elle touche au bien de l’enfant – elles sont sécuritaires ou prennent en compte ses capacités présentes – une discussion peut s’imposer. En se sachant écouté, l’enfant sait que ses sentiments sont pris au sérieux ; il peut donc être plus réceptif aux sentiments de l’autre, de ce qui représente l’autorité à laquelle il s’oppose. L’adulte, le « grand », bref ce symbole de l’autorité souligne ainsi que les limites qu’il décide ne sont pas arbitraires ; par ailleurs en appliquant la méthode de la communication émotionnelle, il met l’accent sur son ressenti propre, non plus seulement sur l’action de l’enfant. Celui-ci peut donc se sentir en empathie et reconnaître plus facilement ses torts.
- Interdire et punir ?
Enfin si toutes les tentatives diplomatiques ont échouées, et que l’interdit se retrouve régulièrement et sciemment transgressé, la punition se profile. Mais quel genre de punition ? Il va sans dire qu’elle doit être proportionnée à la transgression. La brutalité ne sert pas à grand-chose, si l’on garde à l’esprit que l’éducation est un chemin qui mène à un but bien déterminé : l’adulte responsable et autonome. Si punition il doit y avoir, autant donc qu’elle soit une leçon véritable. Elle ne doit pas chercher à humilier, ce qui ne ferait qu’accentuer la haine de l’autorité. Elle doit au contraire viser la même chose qu’en tout autre moment, à savoir la responsabilisation et surtout, à l’éveil de la conscience en permettant un retour apaisé sur l’action qui l’a motivé. C’est en réparant sa faute que l’enfant peut prendre la mesure de son geste, encore faut-il lui en donner l’occasion (lorsque c’est possible). On ne doit pas en tous cas punir l’enfant en le confrontant aux peurs qu’on lui connaît, ni s’en prendre à ce qui constitue son univers de plaisirs fondamentaux, ainsi que le préconise le psychologue George Degouin.
- Mal-être et personnalité
Il est des cas où les enfants paraissent hors de prise, on ne sait pas vraiment quels mots employés, on ne comprend pas toujours leur colère ou leur tristesse. On pense peut-être tout de suite à un caprice ou pire qu’ils sont « sans espoir ». Quid des accès de colères soudains et apparemment sans raison ? De l’incapacité à communiquer avec aisance ? Dans tous les cas, ceux qui paraissent inexplicable ou qui tranche avec le comportement habituel notamment, il faut se demander ce qui a pu motiver une telle réaction : que s’est-il passé à l’école ? Dans son quotidien ? A-t-il été perturbé par quelque chose qu’il ne peut verbaliser autrement que par les gestes agressifs ? Il faut prendre en considération tout cela et en discuter avec lui en mettant soi-même des mots sur les sentiments potentiellement ressentis.
Pour ce qui est des enfants dits « introvertis », il ne faudrait pas croire, et encore moins leur laisser croire, que ce trait de personnalité est une anomalie. Il n’y a rien d’inquiétant à avoir son monde et à préférer le silence. Cela ne signifie pas qu’il faut les laisser livrés à eux-mêmes, mais on peut progresser dans la communication sans pour autant leur faire violence, car l’introverti n’est pas un dépressif. Il faudrait pouvoir faire comprendre que l’on respecte sa personnalité, en même temps que l’on fait sentir sa présence rassurante.
YR, pour l’association Oze
www.oze-coaching.fr
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