La complexité du sommeil de nos ados

Depuis quelques semaines, voire quelques mois, le sommeil de votre jeune ado semble bouleversé. En effet, il se lève tard le week-end. Alors qu’il avait l’habitude de se lever tôt, comme en semaine.

Vous n’avez pas (tout de suite) compris ce qui lui arrivait. D’autant plus que cela bouleversait votre organisation et votre vie de famille.

 

Les différents paramètres du sommeil

Vous vous êtes documenté. Vous avez tapé dans le moteur de recherche « Sommeil des ados », et avez trouvé des explications, qui vous ont permis de :

  • Comprendre le besoin de sommeil de votre enfant,
  • Comprendre le besoin de structure du sommeil,
  • Mettre en place de bonnes habitudes de sommeil,
  • Juger s’il faut intervenir ou laisser faire,
  • Laisser votre ado prendre en main son changement de rythme de sommeil.

Au-delà du fait qu’un ado est « câblé » pour se coucher tard et se lever tard, le rôle des parents est de travailler avec lui pour trouver les meilleures solutions possibles.

Mais il vous semble parfois qu’il vous manque des astuces pour agir tout en restant serein ?

En effet, d’autres paramètres entrent en ligne de compte :

  • Les caractéristiques physiologiques différentes pour chaque individu,
  • Les réalités du quotidien,
  • L’organisation familiale,
  • La chambre partagée,
  • Nos propres croyances limitantes à surmonter.

Les caractéristiques physiologiques différentes pour chaque individu

Chaque ado a des besoins différents, même en ce qui concerne le sommeil. Quand il était bébé, mon fils aîné faisait des siestes de 20 minutes l’après-midi. Tandis que son petit frère dormait facilement deux heures, voire trois.

Maintenant, l’aîné, à 16 ans, se couche (probablement) après 23h et suivant les périodes, se lève le week-end entre 10h30 et 11h30. Tandis que son frère de 14 ans continue à se lever tous les jours aux aurores.

A chaque changement de rythme de sommeil, il faut se réadapter, et tenir compte des besoins naturels de l’enfant.

Pas toujours facile quand les contraintes du quotidien se rappellent à nous…

sommeil

Les réalités du quotidien

Votre ado dort jusqu’à midi ou treize heures le samedi ET le dimanche. Vous avez l’habitude de faire le ménage le matin, pour être tranquille l’après-midi et (éventuellement) sortir. Pas moyen de passer l’aspirateur avec votre ado qui dort !

Cela vous dérange d’autant plus que vous avez l’impression que depuis quelque temps, il ne participe plus du tout aux tâches ménagères de la maison.

Alors… l’aspirateur peut bien être passé en début d’après-midi, ou le soir.

Un peu de souplesse dans votre organisation est une bonne occasion de développer votre capacité d’adaptation, et un bel exemple pour votre ado.

L’organisation familiale

Avant, la table du petit déjeuner était débarrassée vers 10h et vous pouviez passer à autre chose. Et utiliser la table de la cuisine pour aider le petit dernier à faire ses devoirs, commencer à préparer le repas de midi, régler des formalités administratives, etc.

Pour cet exemple, à la maison, nous avons pris l’habitude que chacun débarrasse ses affaires après avoir pris son petit déjeuner. Du coup, quand mon grand ado se lève, il ne reste qu’un coin de table « à occuper ». Et cela lui convient, d’autant plus qu’il n’a pas forcément envie de nous faire la conversation. Eh oui, l’adolescence de nos enfants, c’est aussi le moment où il faut oublier les petits déjeuners en famille 😉

J’encourage également mon « lève-tard » à manger modérément, pour mieux apprécier le repas de « midi ». Enfin, midi, façon de parler…

Et la sortie, ah, la sortie du dimanche après-midi en famille … Mm, comment dire ?

Vous avez déjà du mal à le traîner chez vos parents. Alors chez vos amis, à moins que ceux-ci aient des enfants de son âge avec lesquels il s’entend bien, cela ne va pas trop l’intéresser.

Une sortie culturelle ou cinéma… pourquoi pas ! Mais sur un sujet susceptible de l’intéresser.

La chambre partagée

Mes deux fils ont partagé leur chambre pendant plus de 13 ans. Je vous assure que cela est devenu très compliqué vers les 14 ans de l’aîné.
S’il se couchait en même temps que son frère, c’était le bazar assuré car il n’avait pas sommeil. Alors que le plus jeune avait besoin de dormir. Nous avons fini par le laisser se coucher progressivement de plus en plus tard. Mais avec des règles précises, notamment « pas d’écran après 21h ».
Comme l’appartement était petit, il était donc avec nous dans le salon. Le « pas d’écran après 21h » était aussi valable pour les parents. C’était notre choix, et cela ne sera pas forcément le vôtre. Il lisait, dessinait, parfois discutait. Je vous avoue que les « soirées en couple » nous ont parfois manqué. Mais après tout, je crois qu’on en aura bien assez tôt quand les enfants auront quitté le nid.

Le fait est que maintenant qu’il a sa propre chambre, il continue à passer du temps à lire dans le salon, avant de se retirer dans sa chambre.

Nos propres croyances limitantes à surmonter

Certains lecteurs m’écrivent qu’eux-mêmes n’ont jamais connu de grasses matinées étant ado et toujours pas en tant qu’adulte. Si leur nature le leur permet, c’est très bien. Mais cela ne veut pas dire que cette capacité est automatiquement transmise à leurs enfants, même moyennant un petit (ou un gros) effort.

Ce n’est pas parce que notre ado se lève tard qu’il nous manque de respect.

Si vous-mêmes avez fait des grasses matinées étant ado (c’est mon cas, mais autour de la vingtaine, car j’avais une grosse pression la semaine pour les études), vous pouvez aisément vous rappeler le bien-être à vous prélasser dans votre lit, en retardant le plus possible le moment de vous lever.

Quoi qu’il en soit, vous pouvez expliquer à votre ado en quoi le fait qu’il se lève tard vous dérange dans votre organisation. Mais attendez qu’il soit bien réveillé, ne le cueillez pas au saut du lit 😉

Il râle ou ne veut en faire qu’à sa tête ? Dites-lui que vous lui faites confiance pour prendre en considération votre gêne. Et que vous pouvez trouver ensemble un compromis !

Un compromis peut être essayé pendant quelques semaines, pour voir ce que cela donne, et réajusté si besoin.

 

Enfin, nous avons tendance, nous, parents, à être « dans l’attente » que tout le monde soit levé pour « vivre normalement » et mener nos projets. Le fait d’être très sensible accentue certainement le phénomène. Car je me sens bloquée dans mes projets quand la moitié de la maisonnée dort. Mais il me faut m’adapter, sinon je n’aurais jamais eu le temps de rédiger cet article 😉

 

Carole pour l’Association Oze,
www.adolescence-positive.com
Le blog pour comprendre et communiquer avec son ado,
le guider vers son autonomie et sa propre identité.

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