Plusieurs raisons nous poussent aujourd’hui à beaucoup donner à notre enfant.
Tout d’abord, le manque de temps à leur consacrer peut déclencher la volonté de remplacer ce temps par une compensation matérielle. La société de consommation, les publicités ou encore les séries télévisées stimulent l’envie d’acheter plus. Sans compter la diminution du nombre d’enfants par ménage, qui nous laisse plus de moyens pour leur faire plaisir.
Tous ces motifs nous incitent à gâter notre enfant avec des choses matérielles. En outre, si aucune limite n’est posée et que tout est dû à l’enfant, cela peut le conduire à devenir un « enfant roi ».
Est-ce qu’on donne trop ?
Et surtout quels bénéfices peut-on tirer si l’on ne cède pas tout ?
Donner juste, trouver l’équilibre, le juste milieu…
L’équilibre de l’éducation est notamment basé sur l’amour que l’on donne à l’enfant et les limites qu’on lui impose. L’un ne va pas sans l’autre. Les limites sont souvent définies par les parents et leurs besoins, mais aussi par rapport à l’enfant, en termes de santé physique et mentale. Par exemple, lui donner trop à manger ou ne jamais lui faire un repas équilibré, ainsi que le laisser jouer sur un écran toute une journée : ces actions peuvent impacter sa santé.
Les besoins du couple de parents doivent être satisfaits de façon équitable par rapport aux besoins de l’enfant. En effet, il ne faut pas tout définir en fonction de lui mais plutôt en fonction de toute la famille. Si vous avez prévu de vous balader en forêt ou au parc par exemple, mais que votre enfant n’est pas d’accord, faites-le quand même. Car cela représente un besoin du couple mais aussi du triangle. Tout le monde doit être comblé !
Il en va de même de la façon dont vous gérez le budget. Vous devez faire plaisir à votre enfant sans vous oublier. Bien sûr, il arrivera quelquefois qu’il passe avant vous mais cela ne doit pas être systématique.
Par ailleurs, le choix des courses et des menus vous revient également. Définissez les menus de manière à ce qu’il mange et goûte de tout. Il découvrira ainsi des aliments et mangera équilibré, sans tomber dans le piège de se nourrir des mêmes plats à chaque repas. Et l’équilibre alimentaire, cela s’apprend comme la langue maternelle : par l’exemple.
Pour les grandes décisions : le choix des vacances, l’adoption d’un animal de compagnie, un déménagement ou un changement d’école… Vous devez prendre ces décisions en consultant votre enfant mais le choix final vous revient encore.
Ne pas tout céder est une preuve d’amour.
En ce qui concerne le matériel, l’enfant a besoin de jouets pour s’épanouir, surtout dans notre société moderne. Mais il est important de fixer des limites d’achats, c’est-à-dire ne pas tout acheter sous prétexte qu’il l’a réclamé. Même si votre budget vous le permet. Cela finira par le desservir car en lui cédant tout, l’enfant est plus enclin à devenir un « enfant roi ». En effet, il faut qu’il ne manque de rien, mais trop donner ne le rendra pas plus heureux.
Surtout ne pas culpabiliser ! Effectivement et c’est compréhensible, la culpabilité est l’une des premières réactions des parents.
Savoir dire « non », ne pas tout céder et ne pas tout acheter est une preuve d’amour. L’enfant cherche ses limites à travers ses réclamations, ses colères, ses demandes et ses pleurs.
Sur le moment, vous aurez l’impression de le rendre malheureux ou frustré. Mais cela lui sera bénéfique pour plus tard.
En imposant des règles, l’enfant les intégrera plus tard dans sa vie d’adulte. Enfin, une fois qu’il aura compris qu’il y a des restrictions, il sera un enfant épanoui. Il aura conscience de la valeur des choses.
Joséphine Chereau, pour l’association Oze
PS de l’association : Et s’il vous manque un dernier argument, j’en rajoute un : la planète a des ressources limitées ! Alors le « toujours plus, sans limite » risque bien de nous précipiter collectivement dans une impasse.
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