Vers une éducation non-sexiste : la lutte contre les stéréotypes

Qu’est-ce que l’éducation sexiste ? Les stéréotypes de genre sont des caractéristiques arbitraires (fondées sur des idées préconçues) que l’on attribue à un groupe de personnes en fonction de leur sexe.

Dans son ouvrage « Le Deuxième Sexe » publié en 1949, Simone De Beauvoir disait « On ne nait pas femme, on le devient. » Une phrase qui s’applique encore aujourd’hui, 70 ans après autant pour les hommes que les femmes. Mais comment dès l’enfance, certains codes genrés sont transmis et quels en sont leurs impacts ?

 

L’impact des stéréotypes sexistes sur les jeunes

Le cercle familial, l’école, les loisirs mais aussi les jouets, les médias autrement dit l’environnement social dans son ensemble, participent à la production et à la reproduction de stéréotypes. Ce qui va engendrer la construction de rôles genrés. Depuis seulement quelques années, les grandes marques de jouets commencent à promouvoir des jeux pour enfants non genrés. Fini les poupées aux robes roses pour les filles et les petites voitures bleues pour les garçons.

Pour autant, encore grand nombre de personnes ont du mal à accepter de voir des enfants sortir des standards. Cela peut paraitre anodin mais c’est pourtant en refusant à ses enfants d’être libres de jouer avec ce qui leur plait que naissent les peurs du jugement chez un enfant et son besoin de conformité. En effet, à travers les jeux qu’on propose aux enfants se révèlent le comportement qu’attend la société d’eux. Les kits de maquillage et les poupons suggèrent que les filles doivent prendre soin de leur apparence et s’occuper des autres. Les personnages guerriers au visage impassible destinés aux garçons suggèrent que ces derniers doivent être forts et sans sentiments.

Quid des stéréotypes dans les études ?

Ces rôles qu’on attribuent à ces jeunes enfants auront un impact sur leur vision d’eux-mêmes. Ils auront l’impression de devoir suivre un schéma déjà tracé et auront la pression s’ils ne se sentent pas à l’aise dans celui-ci. On retrouve ce même cas de figure dans les études.

 

stéréotypes

 

Par exemple : au lycée, malgré des résultats scolaires identiques, les filles sont davantage orientées vers des filières littéraires et les garçons vers des filières scientifiques.

Dans l’enseignement supérieur : malgré des performances meilleures que les garçons au baccalauréat, les filles sont minoritaires en classes préparatoires, dans les grandes écoles scientifiques, les écoles d’ingénieur, le secteur informatique et la création artistique. Elles sont majoritaires dans les formations des paramédicales et sociales.

Quand ils se jugent très bons en mathématiques, huit garçons sur dix vont en filière scientifique.

Quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, six filles sur dix vont en filière scientifique.

 

L’influence de la société et des médias

Beaucoup de jeunes apprécient et s’inspirent de la culture populaire : films, musiques, publicités etc… Il est alors important de constater que dans ces supports aussi les représentations masculines et féminines sont stéréotypées.

Dans la publicité, les femmes sont souvent cantonnées à des rôles réducteurs : femme séductrice, femme objet, femme soumise, femme mère, femme au foyer… Même si aujourd’hui le marketing essaie de changer cette image, ces représentations qui décrédibilisaient les femmes ont renforcé durant des années un sentiment de mal-être chez celles-ci. Il y a peu longtemps une publicité du nom de « Adpology » a fait le buzz. Dans cette vidéo des excuses publiques sont faites aux femmes. Un collectif britannique dénonce les mauvaises pratiques et l’image injuste de la femme qu’elle véhicule.

De nombreuses initiatives positives sont mises en place afin de réaffirmer la force, l’indépendance, la diversité des femmes par les médias et la société. Mais la clé pour échapper aux stéréotypes de genres et les inégalités hommes / femmes reste l’éducation.

 

L’enjeu de l’éducation

L’objectif de l’éducation non-sexiste est d’arrêter de brider les êtres humains et donner les mêmes chances à tous. De trouver sa voie, quel que soit son genre. En éduquant les enfants loin du sexisme, on leur offre la possibilité inestimable d’être eux. Et de faire des choix qui leur conviennent vraiment, et pas qui conviennent à une sorte de ‘norme’.

Pour cela, des gestes simples sont à favoriser. Tout d’abord, discuter directement avec eux du sexisme et des stéréotypes. Et voir ce qu’eux ressentent par rapport à ça. Au niveau des lectures, sortir des clichés des princesses en détresse sauvées par des chevaliers servants. Voire inverser les rôles des personnages volontairement. Dans la garde-robe de vos enfants, arrêtons de lier la couleur à un genre sexuel. Le genre ou le sexe ne se définit pas par une couleur. Et un petit garçon ne risque pas de manquer de virilité à l’âge adulte sous prétexte que sa couleur préférée est le rose. Il est important de ne rien interdire ou de ne rien imposer. Des petites filles jouent aux voitures, des garçons à la poupée. Le jeu est une affaire d’amusement, pas de genre.

Ces petites choses permettront à vos enfants d’être eux-mêmes, de trouver ce qu’ils aiment réellement. Laissez la liberté à vos enfants de se trouver, c’est un cadeau qui les suivra tout au long de leur vie.

 

Ci-dessous une petite vidéo à découvrir sur le sujet :

https://www.youtube.com/watch?v=Aqt4fxJcHjU&feature=youtu.be

 

 

Clara LESPART pour l’Association Oze

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