Echecs, réussites : la différence est-elle si grande ?
Pour introduire cet article, je vous propose de répondre à deux questions simples :
- Quels sont pour vous les apprentissages fondamentaux que doit apporter l’école ?
- Que souhaitez-vous le plus à votre enfant au cours de sa vie ?
Ces questions ont été posées à des parents dans le cadre d’une étude américaine menée à la fin des années soixante. La majorité des réponses récoltées à la 1ère questions tournant autour des enseignements de base (apprendre à lire, à écrire, à compter…, ) alors que les réponses à la seconde question renvoyaient au sentiment de bonheur, d’épanouissement, de joie etc…
Laissant ainsi supposer que l’apprentissage du bien-être n’avait pas sa place à l’école.
L’affect, un catalyseur de la réussite scolaire émotions, échec, apprentissage, ensuite
Apprentissage et émotions sont souvent vus comme contradictoires. Pourtant, des études ont montré que lorsqu’on apprend, les zones du cerveau liées aux émotions sont activées.
Ainsi, lorsqu’un enfant éprouve des sentiments positifs, cela va doper sa capacité d’apprentissage. Et on observe une corrélation entre résultats scolaires et sentiment de bien être.
A l’inverse, le sentiment de stress, le manque de confiance en soi, tendent à incapaciter l’enfant : émotions, échecs, apprentissage…
Alors, comment faire pour que l’enfant se sente « bien » à l’école ? émotions, échec, apprentissage, ensuite
La question du bien être affectif à l’école se pose depuis Jules Ferry. Il avait déjà posé 3 conditions nécessaires pour se sentir en confiance à l’école :
- Etre respecté et se sentir considéré comme une personne, émotions, échec, apprentissage, ensuite
- Valoriser les savoirs non scolaires des enfants, émotions, échec, apprentissage, ensuite
- Ne pas émettre de jugement négatif ; sans toutefois dire tout le temps aux élèves qu’ils font bien mais simplement les prendre au sérieux.
Ainsi, la capacité d’empathie des enseignants joue sur la réussite des élèves. émotions, échec, apprentissage, ensuite
De même, pour que les enfants soient bien à l’école, il est nécessaire que les enseignants le soient aussi. émotions, échecs, apprentissage, ensuite
L’erreur et les échecs doivent être valorisés
Un autre facteur de bien être à l’école est la façon dont sont gérées les erreurs de l’élève par l’enseignant. En effet, ce qui est blessant quand on se trompe n’est pas le fait de se tromper mais plutôt le regard que l’autre porte sur cet échec. Ainsi, les échecs peuvent faire perdre confiance en eux aux élèves tout comme être un tremplin, un fondement de la réussite. émotions, échec, apprentissage, ensuite
Il est donc fondamental que l’enseignant détermine ce qui est intéressant dans l’erreur, de voir que des choses ont été malgré tout comprises, et comment s’en servir pour l’apprentissage de l’élève. De même, il faut prendre le temps d’analyser son erreur, sinon, elle va revenir rapidement. émotions, échec, apprentissage, ensuite
Il est important de relativiser la notion d’erreur ou d’échec. L’erreur est sanctionnée car elle consiste en une déviation à la norme. En fonction de celui qui juge, l’erreur peut ne pas en être une.
Ainsi, l’échec n’est pas inhérent uniquement à l’élève mais dépend aussi de la façon dont la discipline est enseignée, de la qualité de l’enseignant… Nous avons tous pu faire le constat d’une difficulté rencontrée par un enfant dans une matière à un moment donné de sa scolarité, alors même que celle-ci ne posait aucune difficulté auparavant ou que l’enfant a vu ses résultats doublés l’année suivante. Il ne s’agit pas là d’une allergie subite ou d’un « déclic » soudain, mais plus certainement d’un changement dans la façon d’enseigner ou dans l’interaction maître-élève. émotions, échec, apprentissage, ensuite
Apprendre nécessite une prise de risque, celle de se tromper. Il faut donc encourager l’enfant et ne pas sanctionner une erreur possible, sinon l’enfant peut rester bloqué dans ses apprentissages.
JK Rowling indiquait dans une interview donnée en 2008 : « Il est impossible de vivre sans connaître l’échec dans quoi que ce soit, sauf si vous vivez de manière tellement prudente que cela revient à ne pas vivre du tout – et dans ce cas, vous aurez échoué par défaut. – » émotions, échec, apprentissage, ensuite ».
Rappelant que ses échecs lui ont permis de développer une foi inconditionnelle dans ses compétences, une volonté de fer, une discipline rigoureuse, des amis fidèles, un optimisme chevillé au corps.
Des outils pour exprimer ses émotions
Fort de ce constat, nombre de spécialistes de l’enfance se sont posé la question de comment générer des émotions positives chez les enfants, ou encore éliminer les sentiments négatifs.
Car comme le rappelle Serge Boimar, les enfants arrivent le matin avec leurs émotions de la maison. Ces émotions peuvent le cas échéant les empêcher d’apprendre (colère, sentiment d’injustice, tristesse…).
Plusieurs outils ont été mis en place, certains en phase plus expérimentale que d’autres :
- les Atelier de Réflexion Réparation (ARR): avec un enseignant, les enfants vont apprendre à exprimer leurs émotions, pourquoi ils ressentent ces émotions et comment en sortir si besoin. L’objectif étant de prendre de la distance par rapport à un conflit par exemple et de se réinscrire dans le contrat social de l’école.
Ces ateliers permettent également, en mettant des mots sur les sentiments, d’étendre le champ lexical du sentiment et de décrypter ceux des autres. Cela développe l’empathie. L’idée étant bien sur de parler aussi des moments de joie et pas que de colère.
- L’infirmerie des émotions est un concept mis en place par Sylvie HAZEBROUCQ. Il permet d’extérioriser ses émotions auprès d’un docteur en peluche. Il s’agit aussi de rester un moment au calme, coupé de l’agitation ambiante et des éléments perturbateurs.
D’autres outils peuvent être mis en place plus simplement et ne prendre que quelques minutes.
- Dans les plus petites classes, les enseignants sont nombreux à mettre en place un Baromètre des émotions. Ils demandent aux enfants lors de l’appel du matin de donner leur humeur.
- Enfin, rappelons l’importance du jeu, dont l’enfant a besoin pour structurer sa relation aux autres. Le jeu permet d’apprendre. On remarque que les enfants plus investis dans le jeu sont moins violents. Nul besoin d’avoir des jouets très sophistiqués, il suffit de se doter d’objets de type pièces détachées, n’ayant pas d’usage prédéterminé.
Alexandra MICHALON pour l’Association Oze
www.oze-coaching.fr
www.lemanifesteheureuxalecole.fr
Pour aller plus loin : www.franceculture.fr/emissions/…-pour-reussir
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