L’enseignement est-il mort ? Comment transmettre ?

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Les déshérités ou l’urgence de transmettre, de François-Xavier Bellamy

En pleine polémique sur la réforme du collège, voilà un ouvrage fort utile pour apprécier l’enjeu de l’éducation aujourd’hui. Dans « les déshérités ou l’urgence de transmettre », François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie, nous invite à repenser la place de l’enseignement dans l’éducation afin de savoir quelles valeurs nous voulons transmettre à nos enfants.

Les déshérités ou l’urgence de transmettre : l’enseignement à l’épreuve du temps

Dès les premières pages, François-Xavier Bellamy monte au créneau contre l’enseignement contemporain qui vise à placer l’élève au coeur du système et en faire le créateur de son propre savoir. Avec ce type nouveau d’éducation, l’école a tronqué le savoir en en faisant un objectif purement utilitaire. A travers la mise en place du livret personnel de compétences, il s’agit uniquement de préparer l’élève à sa vie professionnelle, et assurer son insertion sociale par sa capacité à exercer son métier de citoyen.

La transmission de la culture chez Pierre Bourdieu : un objet de domination sociale

Pour François-Xavier Bellamy, Pierre Bourdieu est un des penseurs du XXe siècle qui a formulé au plus haut niveau la remise en cause de l’ enseignement traditionnel dont mai 1968 est le profond déclencheur. Pour cet éminent sociologue, la culture, capital immatériel, est propriété de l’élite. Et cette minorité tue la liberté par la domination sociale qu’elle exerce sur la reproduction sociale de cet héritage.

Descartes et Rousseau, véritables précurseurs de la mise à mort de l’enseignement ?

Et à l’origine de l’enseignement contemporain ou plutôt son absence, François-Xavier Bellamy ne se prive pas de remonter jusqu’aux visions révolutionnaires de Descartes et Rousseau. En effet, ceux-ci invitent déjà l’élève à s’affranchir de la culture, savoir transmis par la coutume et la tradition. Cela passe obligatoirement par le doute méthodique chez Descartes et un retour à la nature chez Rousseau.

En conséquence, les livres sont jugés dangereux car ils distillent une vérité tronquée et artificielle. Seul a valeur le savoir authentique, celui que construit l’élève au fil de son expérience. Savoir qui est d’ailleurs élaboré toujours à la suite de l’impérieuse nécessité.

Face à la crise de la transmission, François-Xavier Bellamy invoque l’urgence d’un patrimoine commun

Au contraire de tous ces penseurs, François- Xavier Bellamy avance que non seulement l’autorité ne tue pas la liberté mais qu’elle en est même le garant absolu. La culture est bien loin d’être un bagage inutile, elle est constitutive de notre humanité. L’homme est un être de médiation. Il est soumis à la loi du langage qui lui vient de l’autre, dont la culture est le véritable réceptacle. La culture fournit à l’enfant des repères indispensables pour trouver sa place en tant qu’homme et lui permettre de choisir et s’engager en toute autonomie.

Alors la société a t-elle véritablement abdiqué devant la possibilité de transmettre un héritage ? Les manifestations récentes ne sont elles pas la preuve que la question de l’éducation, bien commun de l’humanité, est toujours amené à susciter des interrogations et à se transmettre au fil des générations ? Et si l’urgence au fond , n’était pas de transmettre un avenir toujours meilleur à nos enfants ?

Caty ROSE pour l’Association Oze

https://educationpositive-oze.fr

www.art-de-vivre-en-famille.fr

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