De façon visionnaire Maria Montessori a compris et transmis l’idée que l’intelligence des enfants de moins de 6 ans avait des particularités. Elle parlait d’esprit absorbant pour désigner cette intelligence. A l’heure des neurosciences, on sait notamment grâce à l’existence des neurones miroirs que l’imitation est une grande voie d’apprentissage.
Les observations de Maria Montessori
La puissance de la pédagogie Montessori vient du fait que Maria Montessori a déduit tous les grands principes de sa pédagogie de l’observation longue et méticuleuse de nombreux enfants.
Comme elle le dit dans son livre L’esprit absorbant : « nous acquérons nos connaissances avec notre intelligence, alors que l’enfant les absorbe avec la vie psychique. Rien qu’en continuant à vivre, il apprend à parler la langue de son groupe ».
Maria Montessori comprend que l’enfant est capable d’apprendre sans effort. Tout en jouant, en vivant des expériences réelles et en observant le monde qui l’entoure. Ainsi elle a imaginé puis vérifié que pour transmettre un geste ou une notion à un enfant, il était important de lui dédier un moment exclusif. On parle de présentation dans la pédagogie Montessori pour qualifier ces moments. Pendant une présentation, l’éducateur travaille avec un seul enfant. Avec des gestes lents et des paroles bien pesées, il va lui transmettre un geste, une notion, un savoir. L’enfant sera ensuite inviter à faire l’activité à son tour. Puis à la répéter autant qu’il le souhaite.
Que dit la science aujourd’hui ?
Le cerveau humain est doté de neurones miroirs. Ceux-ci s’activent quand une personne réalise un mouvement ou quand elle regarde une autre personne réaliser un mouvement. Autrement dit, pour une partie de notre cerveau, bouger ou regarder bouger produit le même effet !
Ces neurones miroirs sont à l’origine d’un phénomène que vous avez peut-être déjà expérimenté : observer quelqu’un qui baille donne envie de bailler !
La connaissance de ces neurones est utilisée par les coachs sportifs. Ceux-ci n’hésitent pas à faire observer aux sportifs des scènes de victoire pour les préparer à gagner.
Ces neurones sont à la base de l’empathie. Grâce à eux, en effet, même un jeune enfant peut comprendre l’émotion d’une personne rien qu’en la regardant.
Conséquences pratiques pour les apprentissages
Un jeune enfant n’a jamais besoin de cours particuliers pour apprendre la (ou les) langue(s) maternelle(s) de sa famille. Il lui suffira d’être en immersion avec des personnes qui parlent et incarnent parfaitement leur langue. Ainsi, dans les ambiances Montessori, introduire une 2ème langue (voire une 3ème langue !) ne nécessitera pas de temps dédié à ces nouvelles langues. On laisse juste les enfants au contact d’un assistant qui ne parlera que sa langue en l’incarnant parfaitement. Avec l’intonation exacte, les mimiques et la culture qui vont avec. Il est étonnant de voir comme de jeunes enfants de 4 ou 5 ans peuvent alors prononcer des mots d’anglais, d’espagnol ou d’arabe sans que cela ne soit leur langue maternelle. Et avec un accent si authentique grâce à cette immersion.
Ainsi, au sein d’une famille, si l’un des parents veut introduire sa langue maternelle, il pourra l’utiliser au maximum au quotidien en famille pour que l’enfant s’en imprègne naturellement. Il sera d’autant plus facile pour l’enfant d’apprendre une langue si on lui parle lentement et avec un vocabulaire varié.
Dans un groupe d’enfants où les classes d’âge sont mélangées, il est intéressant d’observer comme les enfants apprennent aussi des enfants plus expérimentés. Car il n’y a pas que l’adulte qui peut servir de modèle 😉
L’esprit absorbant perd de sa ‘puissance’ après 6 ans. Mais même après cet âge, l’apprentissage se fait encore par imitation à partir d’un modèle. Et ce modèle sera d’autant plus éducatif qu’il sera inspirant.
Et vous, qu’est-ce qui (ou ‘qui est-ce qui’) vous inspire dans vos apprentissages ?
Lila B. (alias ‘Sacrée Graine’ sur Facebook) pour l’Association OZE
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