On peut bien sûr aimer sa fille et on l’aime aussi inconditionnellement. Et si la séduction est le plus souvent absente d’une relation mère-fille, j’ai pu observer parfois chez d’autres mamans comme une jalousie ou des regards d’envie par rapport à la jeunesse ou à la beauté de leur fille : vouloir lui ressembler, s’habiller comme elle ou simplement fréquenter les mêmes lieux voire les mêmes copains. Et sans vouloir juger, je me pose la question de savoir quel rôle joue la mère : maman ou copine ?
Exister en tant que mère à part entière
J’exprime ici simplement que si les relations mère-fille peuvent être joyeuses, spontanées et complices, ce n’est pas tout à fait pareil qu’une relation entre copines qui partagent leurs confidences ou leurs délires intimes.
Mères et filles n’ont pas à rivaliser sur le terrain des sorties ou des amours. Le parent, c’est nous. Et la jeune fille a besoin de sa mère en tant que femme pour grandir et pour franchir les étapes. Pour qu’elle puisse se positionner et parfois s’opposer. C’est très sain.
Une autre réflexion concerne l’amour du papa pour sa fille et le regard de la maman sur cet amour-là. J’ai entendu : « Il aime sa fille plus que moi » ou « Elle aime son père plus que moi. » C’est le ressenti de la maman. Je perçois de l’amertume voire de la tristesse de cette maman qui se sent exclue de la relation de sa fille avec son père. Si c’est une réalité émotionnelle pour la maman, est-ce pourtant la vraie réalité ?
Un enfant, un ado, un garçon ou une fille peut aimer son papa ET sa maman. Et aussi d’autres personnes. D’ailleurs, l’amour se compte-t-il ? Se partage-t-il comme on partage un gâteau ?
Je n’ai pas souffert du partage d’amour ou d’amitié de ma fille. Je ne me suis pas sentie lésée ou exclue. Par contre, je suis toujours restée vigilante par rapport à ses ressentis. Surtout si je sentais un malaise par rapport à une personne ou une relation. Les personnes toxiques existent et c’est important d’en être averti.
Entretenir sa relation avec son enfant
J’ai la chance d’entretenir avec mes enfants, garçon et fille, de bonnes relations. Et si je les ai éduqués différemment c’est, je crois, plus en fonction de leurs goûts propres et de leur identité que par rapport à leur sexe. Que ce soit pour le choix des études, pour les loisirs ou encore pour leur vie en général.
J’aime beaucoup le symbole de Jacques Salomé pour visualiser toute relation : une écharpe. Outre qu’on peut colorer l’écharpe d’une couleur que l’on souhaite (rose, bleu ou arc-en-ciel), on doit tenir l’écharpe à chaque bout si l’on veut que l’écharpe – et donc la relation – tienne. Il faut l’entretenir également si l’on veut que les couleurs conservent leur intensité…
Comment?
– en parlant de tout, de rien et aussi de choses plus importantes : leurs émotions, ce qu’ils apprécient ou pas, leurs doutes et leurs peurs, ou les nôtres. De leurs espoirs et de leurs rêves et des nôtres également.
– en partageant des moments avec l’un, avec l’autre séparément. Et en respectant leurs différences ou leurs spécificités.
– en relâchant la pression du mode « parent », tout en sachant qu’on est le parent et donc le guide, l’éducateur. Avec nos failles et nos qualités.
– en cultivant jour après jour l’amour, la tendresse qui nourrit la relation.
Mais quel programme pour nourrir la vie et les relations avec nos enfants !
Surtout continuez à prendre soin de vous. A très bientôt !
Roselyne MOUROT pour l’Association Oze
http://www.accords-equilibre.fr
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