Mes enfants ne sont pas comme moi ? Ah bon ! On me dit pourtant qu’ils me ressemblent.
Un peu brusque peut-être cette entrée en matière ? Elle reflète bien mon état d’esprit et mon expérience de maman.
Juste pour dire : évitons l’amalgame. « Il (elle) est comme moi. »
Nos enfants nous ressemblent.
Oui, sans doute physiquement : la couleur des yeux ou la forme du nez ou de la bouche, parfois une attitude, un mot ou une expression.
Nous les avons éduqués et nous leur avons quelque part «imposé» notre éducation, notre façon de voir. Et en ce qui me concerne la mienne, puisque maman solo.
Bien sûr, cela s’est fait sans douleur mais les habitudes de vie, de sommeil, les habitudes alimentaires, les réflexions ou les discussions jour après jour façonnent ou ont façonné leur être en devenir.
Bien sûr, cela leur donne des repères (re-père pour une maman solo, utile 🙂 ), une direction ou des jalons, et des valeurs.
Mais assez vite, surtout si l’on discute avec nos enfants, si on prend le temps de le faire, les différences apparaissent et même si cela nous dérange, parfois ou souvent ?
Nos enfants sont différents.
Fini la tranquillité ! Bienvenue opposition et résistances. C’est là encore un passage nécessaire.
Bien sûr, cela peut se faire doucement mais parfois cela nous heurte de plein fouet.
Vous êtes carnivore, ils veulent être végétariens.
Vous êtes fonctionnaire, ils veulent être indépendants ou peut-être le contraire.
Ou, vous êtes maman, autonome, indépendante et votre fille veut élever son enfant, sans crèche, sans nounou et rester à la maison.
Ou bien encore, votre fils veut plus tard quitter son emploi «sécurisé» pour monter un projet ailleurs au bout du monde en Afrique ou en Nouvelle Zélande.
A nous adulte, maman ou papa, d’agir ou pas, de faire le point avec nos émotions pour ne pas nous emballer trop vite et réagir impulsivement. C’est nous l’adulte.
Alors prenons le temps de nous poser et parfois simplement nous re-poser pour prendre de la distance et re-discuter ensuite, re-formuler ou re-définir.
A nous aussi de nous rappeler que nous avons été enfants et que nous avons peut-être aussi choqué nos parents : notre métier, notre coiffure, nos vêtements, l’une ou l’autre relation…
Je me rappelle : j’ai été fonctionnaire, institutrice ou professeur des écoles et c’était une bonne situation et une vraie motivation. Mais un jour cela ne m’a plus convenu : je ne suis pas sûre que mes parents aient vraiment compris mon besoin d’indépendance jusque-là.
Le côté fonctionnaire les rassurait surtout après un divorce. Mais mon choix était autre, mes besoins étaient autres.
Mes enfants ne sont pas fonctionnaires. Ils ont :
- leurs besoins qui ne sont pas les miens.
- leurs rêves qui ne sont pas les miens.
- et leurs expériences qui ne sont pas les miennes.
Mes enfants sont différents de moi et c’est tant mieux !
Mes enfants ont maintenant 25 et 30 ans et je peux vraiment apprécier leur spécificité ou leur originalité.
Oui j’ai eu peur parfois de leurs choix ou de leurs décisions : des études à Bruxelles pour l’un, à même pas 18 ans. Ou une vie parisienne pour l’autre à 21 ans loin de la famille et loin de moi.
Mais j’ai gardé la confiance en mes enfants et continué à nourrir le lien.
J’ai essayé de ne pas transposer mes peurs. Mes peurs m’appartiennent ; ce ne sont pas les leurs et je n’ai pas à les charger de mes propres peurs.
Alors comment ai-je passé le cap ?
D’abord en les écoutant : je leur ai apporté un soutien souvent simplement téléphonique et quelquefois financier.
J’ai respecté leurs doutes et leurs hésitations.
J’ai lu leurs projets encore et encore même quand je n’y comprenais pas grand-chose.
Et surtout, quand mes émotions étaient trop…, je m’occupais de moi. Parce que dans ce cas-là, je ne pouvais pas leur être de grande utilité.
Mais il n’y a pas de recette miracle : chaque histoire est une histoire relationnelle et familiale.
Simplement peut-être, prenons le temps de regarder les plus jeunes, leurs intérêts, leurs jeux. Cela peut donner de précieuses indications sur leur «à venir».
Mon fils construisait des trucs insensés et parfois s’énervait parce que c’était impossible à réaliser au niveau technique. Il est ingénieur-architecte.
Ma fille se déguisait et écrivait des scénettes qu’elle présentait à toute la famille. Elle est actrice-réalisatrice et metteur en scène.
Tout est possible.
Alors?
Acceptons leur différence, leur singularité même si cela ne nous rassure pas. C’est normal : nous aimons nos enfants et nous voulons le meilleur pour eux.
Et surtout continuez à prendre soin de vous. A très bientôt.
Roselyne MOUROT pour l’Association Oze
http://www.accords-equilibre.fr
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