Peut-on parler d’éducation bienveillante ?

Quelle que soit l’approche éducative pour laquelle on opte, en parler avec des amis, des collègues ou la famille n’est pas si aisée.

 

Nous ne te laisserons pas pleurer

Avant la naissance de ma fille, j’ai bouquiné de-ci de-là sur l’éducation. Un peu de Dolto, un peu de Montessori, un peu de Gueguen, un peu de Cyrulnik. Deux idées m’en sont plus fortement restées ;

  • Créer une base de sécurité au nourrisson, pour lui permettre, ensuite, d’explorer le monde.
  • Le nourrisson n’est que besoins… Auxquels il faut répondre.

J’en ai fait mon galimatias personnel de préceptes éducatifs, tendance « éducation bienveillante ». Il se peut très bien que ce soit de la pensée mal digérée. Elle s’est traduite, notamment, par le fait que nous ne l’avons jamais laissé pleurer plus de quelques secondes depuis sa naissance (elle a presque 4 mois maintenant).

éducationAvons-nous bien fait son éducation ?

C’est probablement une conséquence de notre attitude : notre fille a pris l’habitude de s’endormir exclusivement dans les bras, et de refuser de rester allongée si l’on n’est pas à ses côtés. Endormie, elle ouvre régulièrement un œil, et ne le referme que si nous sommes là. Nous avions prévu, pour la nuit un lit cododo, mais même ce matelas, attenant mais séparé de notre lit, est trop lointain. Il ne fait plus qu’office de barrière de lit.

Difficile dans ces conditions de faire quoi que ce soit ! Mais surtout, nous nous interrogeons :

  • Était-ce vraiment la bonne manière ?
  • N’est-on pas en train de créer une dépendance qu’elle gardera longtemps ?

 

De la difficulté d’en parler

L’éducation est un thème courant de discussion, au boulot, entre amis, en famille. Pourtant, je n’avais pas réalisé avant d’être père à quel point le sujet était délicat.

L’éducation bienveillante, que je prenais pour la doxa contemporaine, est en fait minoritaire (au moins – mais pas seulement – chez ceux qui n’ont pas eu d’enfants récemment). Elle gagne du terrain, très nettement, mais les approches traditionnelles restent fortement ancrées.

Et c’est au confluent de ces deux mondes que peuvent émerger des échanges tranchées ou émotifs. Car le sujet est assez intime pour ceux qui ont été parents : parler d’éducation, c’est devoir s’interroger, plus encore aujourd’hui, sur sa responsabilité envers ses enfants et, peut-être, réveiller des culpabilités. La religion ou la politique peuvent être des options de discussion moins risquées !

 

Erwan BK pour l’association OZE

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