Dans de nombreux domaines, les adolescents jouent à prendre des risques inconsidérés. Consommation d’alcool, défis, jeux brutaux dans la cour d’école et autres. Pourquoi prennent-ils des risques ? Quels sont les signes avant-coureurs ? Comment intervenir ? Quels professionnels consulter ? Ce livre nous décrit les différents risques auxquels se confrontent les adolescents, et propose des solutions d’aide pour les accompagner.
D’une manière générale, la vie est faite de prises de risques. Lorsque nous traversons la rue, lorsque nous marchons les pieds mouillés dans une salle de bain carrelé, lorsque nous manipulons des objets tranchants, etc. Mais à la différence d’un adulte, qui a plus de recul, un adolescent connaît moins ses limites. Il va ainsi prendre des risques pour expérimenter ou pour s’amuser. Il le fera de façon ponctuelle ou régulière. En solo ou en bande.
Les prises de risques
« T’es cap’ ? », cette question lance le défi à l’adolescent de prendre un risque afin d’asseoir une réputation. S’il s’agit juste de s’amuser, le défi sera fortement sans conséquence. En revanche, les défis lancés dans le but d’être vus par un grand nombre de spectateurs sont souvent dangereux. Ces défis sont souvent filmés afin d’être publiés sur les réseaux sociaux.
Voici quelques exemples de défis que l’auteur nous décrit et qui mettent en danger les adolescents :
– le railroad planking : s’allonger sur des rails, plaqué au sol, lors du passage d’un train
– le balconing : sauter d’une chambre d’hôtel dans une piscine
– le hard dedipix : dédicacer ses parties intimes, les photographier et les partager sur le net
– la neknomination : se filmer en buvant cul-sec une bouteille d’alcool et inviter sur les réseaux sociaux d’autres personnes à le faire
Outre les défis, les adolescents ont parfois recours à des jeux violents et cruels. Nous ne citerons que quelques exemples :
– le happy slapping : frapper la première personne rencontrée dans la rue, filmer cette agression et la diffuser sur les réseaux sociaux
– le cyber-harcèlement : diffuser des photos intimes d’une personne afin de donner une mauvaise réputation à l’intéressé(e)
– le sharking : arracher la jupe ou le t-shirt d’une fille (encore une fois l’action est filmée et diffusée)
Il existe également des prises de risques de manière isolée, plus discrètes et parfois plus difficiles à détecter :
– l’anorexie : le fait de s’empêcher de s’alimenter, un risque qui concerne très souvent les filles et qui n’est pas souvent facile à détecter
– la consommation excessive d’alcool : recherche de désinhibition, d’état de relâchement, menant parfois à des comportements violents
– la consommation de drogue : cannabis, héroïne, médicaments contenant d’autres opiacés type méthadone ou palfium, cocaïne, crack, GHB…
Pourquoi les adolescents prennent-ils des risques ?
Cela fait partie de leur construction par l’expérimentation de manière générale. L’adolescent se met en danger pour devenir adulte. Il se démarque de ses parents. Certaines prises de risques sont constructives et inévitables. Car elles font parties des étapes de la vie : choisir un métier, quitter le domicile parental, avoir des enfants…
Cependant, d’autres prises de risques peuvent être le témoignage d’un mal-être profond. L’auteur démontre par ordre de gravité ces autres prises de risques :
– celles structurantes par la pratique d’un sport extrême ou par un engagement citoyen type « pompier volontaire » (ce type de prise de risque est encadré par un adulte)
– les défis qui doivent être surveillés de près par des parents ou des éducateurs
– les violences sous contrainte
– les prises de risques solitaires, signe de difficultés psychologiques et qui nécessitent l’intervention d’un professionnel
Quel accompagnement pour ces adolescents ?
La communication reste primordiale. Il faut tolérer le fait que les adolescents font des essais constructifs tout en tenant un discours de prévention. Et en accentuant sur le fait qu’il y a des comportements inadmissibles.
Si des prises de risques se répètent ou si des manifestations de souffrance sont présentes, il faut intervenir rapidement en tant que parents et à l’aide d’un professionnel de l’éducation ou de la santé.
Par ailleurs, il existe des actions de prévention visant à parler sans faux-semblants aux adolescents. Les conséquences de ces comportements sont montrées par le biais d’images ou de vidéos. Ces actions de prévention aident à travailler sur l’estime de soi.
Se faire aider par un psychologue peut parfois être nécessaire. Celui-ci va encourager l’adolescent à parler. Ce sera un temps pour lui par le biais de plusieurs séances avec ou sans ses parents.
Comment aider les parents ?
En tant que parents, nous ne devons pas oublier que nous avons été adolescents. Et que nous-mêmes nous avons pris nos risques.
Encore une fois, tout passe par la communication. L’auteur nous explique qu’il faut définir des mesures et les appliquer. Ne pas voir que le côté négatif. Mais bien au contraire, ne pas hésiter à valoriser votre adolescent. Il ne faut pas s’arrêter aux comportements excessifs, mais l’encourager dans d’autres domaines. Montrez votre intérêt pour lui et pour ce qu’il entreprend.
Le psychologue peut également venir en aide aux parents en leur indiquant des pistes à suivre. Vous pouvez rencontrer un psychologue dans un cabinet libéral, dans un hôpital, dans un CMPP (Centre Médico-Psycho-Pédagogiques) ou dans un CSAPA (Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie).
Autre approche : le coach familial ou l’accompagnant en éducation positive. Qui abordera les comportements à risque parmi d’autres questions comportementales ou relationnelles.
Julie CHERIN pour l’Association Oze
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