Se coucher, être puni, jouer… : repères vus pour les enfants

En tant que parents un certain nombre de questions nous assaillent ; nous recherchons des repères. Nous avons des enfants de plus en plus tard et il se peut très bien que nous arrivions à l’âge d’être père ou mère sans avoir tenu dans nos bras un enfant. Par ailleurs, les pratiques éducatives évoluent au gré des générations ce qui ne facilitent pas du tout nos prises de décision. Quoi faire du coup lorsque l’on cherche le meilleur pour nos enfants ?

Vous trouverez ici des réponses à un certain nombre de questions qui nous laissaient jusqu’alors perplexe.  Je vous en ai sélectionné quelques-unes, pour la suite il faudra se reporter au livre de Guillemette Faure « Le meilleur pour mon enfant » extrêmement éclairant sur les comportements à adopter auprès de nos enfants.

repères pratique

  • Le forcer à aller se coucher ou profiter des bons moments ?

Premier repère : la régularité est aussi importante que l’heure du coucher.

Le repos est indispensable  pour consolider l’apprentissage. Quand nous dormons  des réseaux de cellules nerveuses se réactivent dans l’hippocampe et font glisser les souvenirs vers le cortex cérébral. Les enfants ont plus besoin de dormir que les adultes et « une bonne nuit de sommeil aide le corps à perfectionner ce qu’il sait faire. »

Autre astuce : pour que l’heure du coucher ne soit pas une punition il faut en faire un moment privilégié.  Pour les plus petits, la sieste reste un élément incontournable. Dommage que, bien souvent, passé la moyenne section, on ne fait plus de sieste à l’école.

 

  • D’accord ! on ne donne pas de fessé mais on fait quoi ?

 

En matière d’autorité on s’est aperçu que toute forme d’attention (crier, punir…) prêtée à un mauvais comportement ne fait que le renforcer. Il vaut donc mieux valoriser les comportements positifs.  On s’est également aperçu que les parents pouvaient être tellement occupés à corriger les comportements  qui leur déplaisaient chez leurs enfants qu’ils pouvaient oublier de spécifier ce qu’ils souhaitaient.

 

Repère suivant : plutôt que de sanctionner laisser à votre enfant la possibilité de réparer. « En encourageant l’enfant à réparer, on lui permet de se distinguer de ses actes. Par ailleurs on lui montre qu’on le croit capable de réparer. » De nombreuses études montrent qu’utiliser des motivations extérieures affecte les motivations intrinsèques des enfants, autrement dit leur capacité à faire quelque chose pour les bonnes raisons. Le but est d’en faire des adultes responsables pas des « otaries » !

 

Lors d’un contexte de tensions, il faut apprendre à l’enfant à se distraire de sa colère. On peut changer d’interlocuteur, changer de sujet ou modifier la situation physique. Des études montrent que le simple changement d’activité du corps peut affecter notre état émotionnel. En cas de comportements peu adéquats ne surtout pas généraliser, même si on en meurt d’envie. Tout en condamnant ce qui vient de se passer, il faut rappeler à l’enfant qu’il peut faire beaucoup mieux.

En conclusion ce n’est pas la sévérité d’une punition qui a de l’effet sur un enfant mais la conviction qu’elle est fondée et applicable.

 

Parmi les repères donnés par Guillemette Faure, elle nous préconise de ne jamais répéter deux fois la même injonction sinon on perd en crédibilité. Le tout est de donner les règles à l’avance.

Pour les parents qui se demanderaient si on peut être copain avec son enfant, le conseil de Guillemette Faure est clair : il est recommandé d’assumer la « relation verticale » et « non pas un partenariat horizontal ». A ce jeu-là on risquerait même d’inquiéter nos enfants.

 

  • Temps libre ou organisé ?

Neurologues et psychologues s’accordent sur le fait que le cerveau de l’enfant se construit en jouant.  Non seulement il est important de jouer, mais il faudrait aussi les laisser jouer par eux-mêmes, pour laisser leur imagination et leur créativité se développer.

On note que ce ne sont bien souvent pas les activités structurées qui brident la capacité à trouver de quoi s’occuper chez la plupart des enfants mais bien plus souvent les écrans qui les ont habitués à une distraction immédiate. En proposant des activités aux enfants on profite de leur curiosité naturelle et de leur capacité d’apprentissage.

Le problème des activités n’en est donc pas uns mais ça se corse si on se penche sur les attentes des parents.  « Plus les parents investissent, plus ils espèrent un retour sur investissement. » C’est bien souvent l’anxiété économique qui nous  pousse à traiter ces activités  avec autant de sérieux.

Ici, les repères sont donc de sortir d’une visée purement utilitariste et de trouver un bon dosage entre les activités et les temps libres. Il est parfois utile d’apprendre à l’enfant ce qu’est l’ennui pour qu’il puisse y faire face.

 

  • Le préparer à la vie d’adulte ou lui laisser sa vie d’enfant ?

  •  Face au monde du travail

Aujourd’hui beaucoup d’enfants se font une idée assez énigmatique de l’activité de leurs parents. Cela tient à nos professions essentiellement tournées vers les activités dites de service. Ce phénomène n’est pas répercuté dans les livres pour enfant. Même si la majorité des gens aiment leur travail ce que leurs enfants en voient c’est un père ou une mère qui revient éreinté. Les enfants ont besoin qu’on leur parle du travail autrement.

Une bonne manière de leur faire appréhender le monde du travail : leurs contributions aux tâches domestiques. L’intérêt de contribuer à des tâches domestiques a été avéré car « se sentir utile » pour un enfant « est aussi important que se sentir aimé ». Ils en tirent même de nouvelles compétences. Que peut-on leur confier ? Ranger sa chambre, remplir le lave-vaisselle, mettre la table, faire leur lit… etc.

  • Savoir gérer son argent de poche

« Une tirelire apprend bien la patience » Il peut comme cela toucher les pièces, mesurer ce qu’il peut en faire et ce qui lui manque pour acheter ce qu’il souhaite.

 

Pour conclure je vous invite à lire cet ouvrage aussi éclairant qu’agréable à lire.

Les repères qu’il faut en retenir ? « Que les parents, c’est nous ». Il faut avoir confiance en soi et dans ses principes éducatifs. Ce que l’enfant retient très vite, c’est l’intention.

 

Meera ALBRECHT, pour l’Association Oze
www.oze-coaching.fr

www.art-de-vivre-en-famille.fr

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