Vol (d’argent) par votre enfant. Comment réagir ?

Vous êtes au travail, et votre téléphone sonne … Numéro inconnu, vous décrochez.

Le proviseur du collège vous annonce que votre enfant et vous-même êtes convoqués en conseil de discipline le lundi suivant, pour vol.

Vous n’en croyez pas vos oreilles, ou alors vous vous attendiez à un problème de la sorte.

Pourtant, quel que soit le cas, vous vous sentez démuni, perdu.

Des tas de questions dans la tête

Autant de questions qui vous chamboulent et font monter en vous, malgré votre bienveillance, une colère sourde :

  • Que s’est-il passé ?
  • Comment réagir vis-à-vis de votre enfant ?
  • Quelles vont être les conséquences sur son avenir ?
  • Comment avoir (à nouveau) confiance en lui ?
  • Comment le confronter à la réalité ?

vol

Le déni du vol

Cette histoire est un exemple, car parfois, le vol n’est pas « constaté » en direct. A la maison, de l’argent, des objets précieux disparaissent. Vous avez des soupçons, vous n’osez pas les exprimer, ou votre enfant nie en bloc.

Posons-nous la question : Pourquoi nie-t-il ?

Quelques pistes. Peut-être que votre enfant :

  • pense que c’est la meilleure solution car la plus simple.
  • a peur d’être humilié, ou puni.
  • pense que son problème est insoluble.
  • pense qu’il n’y a pas de problème : il fait juste ce qu’il veut quand il veut.
  • n’arrive pas à exprimer ce qu’il ressent.
  • ne sait pas.

La solution miracle

Pensez-vous que la « solution miracle » existe ?

Vous êtes le principal artisan de vos solutions, solutions que vous allez mettre en œuvre avec votre enfant.

Il vous faudra du temps, de la patience, parfois du courage, mais chaque famille et chaque lien familial est unique, de par son histoire.

Cherchez, tâtonnez, et ayez confiance en votre capacité à surmonter vos difficultés.

Quatre étapes pour vous aider

Etape 1 : Constater le vol
  • Rester calme et cohérent, même si votre monde semble s’écrouler.
  • Ne pas le prendre personnellement. Son acte n’est pas forcément lié à votre propre histoire.
  • Lui dire simplement ce que vous savez, sans rentrer dans l’interrogatoire.
Etape 2 : Lui expliquer les conséquences d’un vol

Un vol ne peut pas être anodin.

  • La loi et la notion de propriété, règles pour vivre ensemble : voler est interdit. C’est un délit puni par la loi.
  • Lui faire prendre ses responsabilités face au vol et le soutenir : rendre l’objet volé, présenter ses excuses, réparer, rendre service ou travailler pour rembourser l’argent ou l’objet.
Etape 3 : Lui demander pourquoi il ressent le besoin de voler (de l’argent ou autre)

Derrière le vol, peuvent se cacher de nombreuses causes, même s’il vous répondra peut-être dans un premier temps « Je ne sais pas ». Voici quelques pistes :

  • Impossibilité de se contrôler.
  • Besoin (de plus) d’argent de poche.
  • Pression des camarades, ou racket.
  • Besoin de plus d’attention, de tester si vous tenez à lui.
  • Besoin d’indépendance, de contrôle, de repousser les limites.
  • Désaccord avec vous sur un désir d’achat (cannabis, moyens de contraception, etc.).
Etape 4 : Eviter qu’il recommence

Cela peut ne pas pouvoir se faire du jour au lendemain, mais voici quelques pistes :

  • Eliminer les tentations.
  • Pardonner l’acte de vol et le lui dire, et favoriser un climat de confiance.
  • Etre un modèle d’honnêteté, ne pas placer l’argent au centre de tout.
  • Lui enseigner l’art de l’attente, lui apprendre à gérer la frustration.
  • Lui ouvrir des possibilités de sources de revenus (petits travaux, travail à temps partiel si son âge le permet).
  • Passer du temps de qualité avec lui.
  • Discuter avec un conseiller familial ou un thérapeute.

Votre enfant a besoin de vous

En tout état de cause, votre enfant a besoin de vous.

En ayant avec lui une discussion dans le calme, sur les raisons profondes qui l’ont poussé à voler, sans le juger, et en cherchant ensemble des solutions, vous lui montrerez votre intérêt pour ses problématiques.

Les motivations ou problèmes de nos ados peuvent nous paraître futiles ou inappropriés. Ils sont pourtant importants pour eux, d’où la nécessité de les prendre en compte, même pour dire que vous n’êtes pas d’accord.

Rejeter les lois ne les fera pas disparaître ; il faut apprendre à vivre avec. Vous êtes l’adulte référent qui doit le lui rappeler.

Vous pouvez éventuellement lui parler de vos propres difficultés quand vous étiez adolescent.

 

Carole YVEL, pour l’association OZE
http://www.adolescence-positive.com/(FONDATRICE)

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