Faisons-les bouger ! Nos enfants sont devenus trop sédentaires

Bouger, marcher, courir… des activités fondamentales de 0 à 18 ans et qui subissent une véritable régression à l’heure de la voiture et des écrans.

 

Bouger, dans l’histoire ?

La place accordée à l’éducation des enfants a toujours été de première importance dans l’histoire des civilisations. En Europe, les premières traces de textes faisant référence à la formation des jeunes citoyens datent de l’Antiquité avec Platon et sa République. Ce qui est remarquable dans la sagesse des Anciens c’est la place accordée à la formation des esprits et des corps. L’une n’allant pas sans l’autre. L’éducation physique a été et demeure la clé de réussite d’un bon apprentissage. Cette réalité est d’autant plus manifeste qu’une récente étude vient démontrer que nos enfants aujourd’hui sont moins endurants que ceux d’il y a 40 ans. Comment l’expliquer ? Quelles peuvent être les conséquences d’une modification des capacités physiques des jeunes enfants sur leurs vies adultes ? Comment renouveler les occasions de faire bouger les enfants ? Pour le cardiologue François Carré « il est temps de recommencer à bouger ». Il appelle à une prise de conscience de la part des parents ainsi que d’une réaction tout aussi urgente.

Les enfants aujourd’hui sont moins endurant que les enfants d’autrefois

Cette récente étude australienne est sans appel : nos enfants sont de plus en plus sédentaires. Ils bougent moins et passent plus de temps sur leurs tablettes qu’à pratiquer une activité physique. Pour le docteur François Carré, le constat est sans appel : « les collégiens français ont perdu 25 % de leur capacité physique. Car en 1971, un enfant courait 800 mètres en 3 minutes contre 4 minutes en 2013 ». Loin d’être un phénomène français, le docteur Carré parle de « fléau mondial ». En cause, le temps anormalement long que passent les enfants devant les écrans de télévision, devant les tablettes et ordinateur. En moyenne les enfants de 4 à 10 ans passent 2 heures par jour sur un écran. Mais ce n’est pas tout ! Les mauvaises habitudes familiales sont fatales pour la santé de nos enfants : « promener les enfants en poussette à 4-5 ans ; se garer en double file devant l’école pour déposer les enfants le matin, au lieu de marcher un peu ; ne plus faire de balade à pied le week-end… Enfin, à la puberté, il y a une cassure concernant la pratique d’une activité physique, surtout chez les filles. » L’ensemble de ces évolutions constitue une rupture : bouger n’est plus une activité intégrée à la vie quotidienne. Toutes ses pratiques sont à bannir pour le professeur Carré. Il en va de la santé des enfants.

Les conséquences fatales d’un manque d’exercices

Les conséquences d’un manque de pratiques sportives donnent à réfléchir. Pour le Docteur Carré c’est au cours de l’enfance et de l’adolescence que l’organisme capitalise des points pour la suite de son existence. C’est au cours de cette période que l’enfant trace les grandes lignes de son destin physiologique. « Une bonne capacité physique est le meilleur marqueur d’espérance de vie en bonne santé », nous dit le Docteur Carré. Et sur le long terme cela signifie une espérance de vie en bonne santé moins longue : « Les adolescents actuels ont donc le risque de vivre moins longtemps en bonne santé que leurs aînés » souligne le cardiologue. Autres conséquences malheureuses, puisque les jeunes sont moins endurants, ils risquent de contracter des maladies cardio-vasculaires plus fréquemment. Bouger est tout simplement vital. Face à ce désastre les parents se doivent de réagir !

Quelles solutions ?

Face à ce péril, il convient pour les parents de prendre conscience du danger d’une vie trop sédentaire. François Carré préconise au moins 1 heure d’activité physique par jour jusqu’à 18 ans, 30 minutes après cet âge. Ce qui nous paraît une évidence doit le redevenir pour les enfants : marcher doit être vécu comme une habitude et non comme une contrainte. Les poussettes doivent être bannies dès que possible. Si l’école est proche du domicile, il ne faut pas hésiter à marcher jusqu’à l’établissement scolaire. Autre point sensible : la télévision et les écrans d’ordinateur. Limiter leurs utilisations, éviter la télévision et l’ordinateur dans la chambre et la cuisine. Réapprendre aussi à faire ses courses, éviter les Drives. Faire des emplettes en marchant le long des rayons le plus possible. Enfin le docteur préconise d’instaurer des petits rituels avec les enfants. Avant de faire leurs devoirs, ils ont besoin de bouger. Pourquoi ne pas faire une partie de foot avec eux ? Votre rôle de parents est primordial car vous avez un devoir d’exemplarité vis-à-vis d’eux.

 

Thania Bendjilali pour l’association Oze