Préparer le stage « découverte » en classe de Troisième

© Jérôme Rommé - Fotolia.com - stageA 6 ans, la grande majorité de nos enfants savent très bien répondre à la fameuse question « et toi, tu veux faire quoi quand tu seras grand ? », et là leur imagination est alors sans limite : vétérinaire, astrophysicienne, chanteur et même président de la République…

Mais à 14 ans, toutes ces ambitions ont disparues avec les dernières traces de l’enfance. Quand on a la vie devant soi, tout est possible … mais justement, ce champ des possibles peut devenir vertigineux et laisser nos ados perplexes.

Que faire plus tard ? Dans quel domaine s’orienter ? Que se passe-t-il dans ce monde du travail ? qui reste pour la majorité des collégiens un univers très éloigné de leurs préoccupations quotidiennes mais qu’ils perçoivent quand même à travers la vie parfois un peu trop prenante de leurs parents.

C’est pour aider ces jeunes à mieux se projeter que, depuis 2005, l’éducation nationale rend obligatoire un stage « découverte » de 5 jours à effectuer pendant l’année de 3ème, durant la période de cours.

Il est important de commencer à le chercher tôt (c’est-à-dire maintenant) en ciblant ses préférences de façon à avoir une idée plus précise de son éventuel futur métier.

Ce stage « découverte » peut s’effectuer en entreprise, dans un cabinet libéral, dans une administration … Tout est possible. Surtout ne pas se limiter. Il est permis de rêver alors il faut oser.

Le meilleur moyen de trouver un stage est de s’adresser à son réseau familial, amical ou professionnel. Si cela ne donne rien, des candidatures spontanées, pousser les portes des magasins ou faire appel au responsable de l’orientation de son collège peut aussi aider.

Un nouveau site JOBIRL, le 1er réseau social professionnel de l’orientation des 14-25 ans permet de mettre en contact des professionnels et des collégiens, lycéens ou étudiants. Des professionnels de tous horizons (avocat, fleuriste, graphiste …) y parlent de leur métier et parfois proposent des stages aux élèves de 3ème. http://www.jobirl.com/

Il peut être judicieux d’établir son CV qui, même si il y a fort à parier qu’il ne sera pas très étoffé, sera l’occasion de faire valoir ses talents et passions qui peuvent conduire à choisir un métier.

Une fois le stage trouvé, le collégien devra demander à son établissement une convention de stage qui sera signée par le tuteur du stage, les parents et l’établissement scolaire et permettra d’établir les règles (pas plus de 8h par jour, pas après 20h …)

Pendant le stage, le tuteur en entreprise s’attachera à montrer à l’élève les différentes facettes de son métier et de son milieu professionnel et, tout en évoluant dans différents services, le jeune pourra éventuellement l’assister dans des taches mineures.

Le choix de l’entreprise et l’implication personnelle du tuteur est alors primordiale car le risque est grand de voir un jeune de 14 ans errer dans les couloirs de l’entreprise sans savoir où est sa place ni ce qu’il doit faire. C’est une position inconfortable tant pour le collégien lui-même que pour les salariés en place qui se trouvent parfois empêtrés d’un stagiaire dont ils ne savent pas trop quoi faire !

Il faut donc bien établir avec son tuteur au sein de l’entreprise son emploi du temps de la semaine.

Rappelons cependant qu’il s’agit normalement d’un stage d’observation. Donc en aucun cas le collégien ne doit remplacer un salarié et effectuer un travail répétitif.

A la fin de son stage, le collégien devra effectuer un rapport de stage qui sera évalué par l’établissement. Il est donc plus que recommandé de prendre des notes pendant son stage afin de mieux restituer son expérience.

Dans ce rapport, le stagiaire devra notamment parler de sa connaissance technique de l’entreprise (sa taille, son activité, son organisation hiérarchique), l’organisation de sa journée de travail, les différents acteurs qu’il a pu rencontrer au cours de son stage, les points positifs et négatifs de son expérience.

Pour conclure, si ce stage est une première immersion dans le monde du travail pour nos enfants, il faut leur laisser le temps de murir, de changer d’avis et ne pas trop leur mettre la pression pour choisir à tout prix un métier …

N’oublions pas à notre tour de savoir nous projeter dans l’avenir, notamment la révolution du numérique, et de méditer sur cette statistique décoiffante :

« 65 % des collégiens exerceront un métier qui n’existe pas aujourd’hui. »

 

Béatrice PINAULT pour l’association Oze

www.oze-coaching.fr

www.art-de-vivre-en-famille.fr