Depuis 2002, le père a droit à ce qui est aujourd’hui appelé le « congé paternité et de l’accueil de l’enfant », ouvert depuis 2007 au conjoint de la mère, qui n’est pas le père de l’enfant. En 2016, seulement sept pères sur dix ont eu recours au congé paternité. En 2012, ils étaient tout de même 81 000 de plus qu’en 2004 (source : DREES). Le congé est donc de mieux en mieux pris en considération. Comment ce congé est-il pris ? Quelle nouvelle place les pères ou conjoints prennent dans la famille ?
1. Quels sont les droits liés au congé paternité ?
Le congé paternité est de 11 jours (18 pour les naissances multiples). Il doit être pris dans les quatre mois suivant la naissance et de façon consécutive : le congé ne peut être pris en plusieurs fois. Ensuite
Le congé paternité ne peut être refusé par un employeur, tant qu’il est demandé dans un délai d’un mois à l’avance. C’est un droit valable pour tout type de contrat, en CDD comme en CDI, quel que soit l’ancienneté de l’employé. Il est aussi accessible aux demandeurs d’emploi, aux stagiaires en formation professionnelle, aux travailleurs non salariés, agricoles ou non. Ensuite
2. Qui prend son congé ?
En 2012, ils sont 22% de plus qu’en 2004 à avoir recours au congé (source : DREES), une augmentation considérable en seulement 8 ans. Le congé paternité étant un droit récent (d’une quinzaine d’années), l’âge est un critère important pour expliquer la tendance à prendre ou non le congé. En effet, les hommes de moins de 35 ans ont davantage recours au congé. Cela dépend aussi du secteur professionnel : 90% des hommes prennent leur congé paternité dans le secteur public, et seulement 33% des travailleurs indépendants (source : Le Figaro). Enfin, les ménages les plus aisés ont moins recours au congé. Cela s’explique, par le montant de l’indemnité, qui ne peut dépasser 84€ par jour (source : DREES).
Ensuite
3. Comment les papas prennent le congé ?
Il y a possibilité de prendre le congé immédiatement après.le congé de naissance de 3 jours (soit 14 jours consécutifs de congé) ou après. Qu’est-ce qui motivent le père ou le conjoint à prendre le congé tardivement ? Pourquoi certains ne le prennent que partiellement ? Ensuite
D’autres raisons que les indemnités expliquent le recours total, partiel ou nul, au congé paternité. Il doit être envisagé avec le congé parental pris par les femmes. Bien souvent, les contraintes professionnelles amènent les hommes à ne pas.venir à bout de leur congé paternité, ou à prendre le congé quelques temps après le congé de naissance. Selon une étude de l’institut de sondage Ipsos, les pères se représentent la période suivant la naissance comme le prolongement du lien mère-enfant, un temps suivant la grossesse encore très fusionnel. Cette symbiose est perçue comme bénéfique, pour laisser le temps à la mère de récupérer, et pour des raisons physiologiques comme l’allaitement. Les pères se représentent donc le sentiment de paternité comme une construction au long cours.
Ces représentations sont dominantes dans la société : elles concernent toutes les catégories socio-professionnelles (Ipsos).
La place laissée à la mère durant la période suivant immédiatement la naissance s’explique principalement.par les représentations sexuées du rôle de l’homme et de la femme dans l’éducation. Elles induisent une répartition des tâches, plutôt qu’une substitution. La France reste dans l’ensemble un mauvais élève du partage du congé parental aux côtés de l’Australie, la Pologne et la République Tchèque (source : Le Figaro), mais le recours au congé de paternité se généralise de plus en plus. Les efforts des pouvoirs publics vont en ce sens, avec la réforme du congé paternité de Janvier 2015, visant à un meilleur partage du congé parental dans le couple. Ensuite
Julia C. pour l’association Oze
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