De la communication non violente (CNV)

Pour établir avec l’enfant la relation la plus humaine qui soit, la façon de s’y prendre n’est jamais évidente. Chacun de nous porte l’héritage d’une éducation parentale et scolaire qui nous conditionne dans des comportements que l’on souhaite changer. Cela nous amène à l’apprentissage de nouvelles approches comme celle de la CNV : la communication non violente.

 

CNV : La communication non violente

Développée par le psychologue américain Marshall B. Rosenberg, la CNV est une approche de communication qui trouve de plus en plus d’écho. Dans une conférence intitulée : « Éduquer sans récompense ni punition », le psychologue expose les principes de sa méthode à un public dont il sollicite la participation.

Dans un style détendu et humoristique, il s’évertue à défaire nos conditionnements. La punition est évidemment décriée. C’est une forme de violence : l’enfant agit parce qu’il craint la punition, ce qui est facteur de souffrance psychologique.

Marshall Rosenberg met en avant le danger de faire croire aux enfants qu’ils sont obligés de faire les choses. En effet, en utilisant un langage qui fait le déni du choix, avec des mots comme « il faut, tu devrais, tu dois, tu ne dois pas », on va créer chez l’autre de la résistance ou de la soumission destructrice.

Il raconte avoir exposé ces remarques devant les professeurs d’une école qui se sont alors énervés. Il a donc pris en charge des classes en étant filmé, afin que les professeurs puissent observer son approche. La vidéo a complètement changé leur façon de faire.

 

Pas de reproches… ni de compliments

Si la punition et l’obligation sont des pratiques aisément discutables, cela est moins évident pour ce qui est de la récompense ou du compliment. Pour Marshall Rosenberg, la récompense est un jeu de perdants. Il explique que les enfants « apprennent pour la récompense et non pour la valeur de ce qui est appris ».

Concernant les compliments, ceux-ci maintiennent une forme de pouvoir entre celui qui les donne et celui qui les reçoit. C’est une manipulation plus ou moins consciente, qui crée un rapport de domination entre les individus.

A ce sujet, on peut rappeler une citation de Bouddha : « Éloges et reproches sont le même poison.» Devant ces mêmes professeurs, il explique le danger d’évaluer les élèves par rapport à qui ils sont, ou à leurs comportements. L’éducation ne peut passer par l’usage de la critique ou du jugement. Il promeut alors une évaluation honnête qui va soutenir l’apprentissage plutôt que de le ruiner. En exprimant par exemple ce qu’il nomme la gratitude sincère.

CNV

A la rencontre de nos besoins

« Nous payons cher tout mot qui sort de notre bouche et qu’un autre humain va entendre comme une critique ». Pour Marshall Rosenberg, notre élan de vie émane de notre nécessité à répondre à nos besoins. Leur satisfaction nous apporte des sentiments agréables.

A l’inverse, s’ils ne sont pas comblés, des sentiments douloureux. Dans l’approche CNV, il nous invite donc à apprendre à exprimer nos besoins et nos sentiments. C’est-à-dire à ce qu’il y a de vivant en nous. Pour cela, il est nécessaire d’acquérir un vocabulaire spécifique.

Il est essentiel d’avoir à l’esprit que toute personne agit pour une bonne raison : celle de répondre à un besoin. D’ailleurs : « moins on aime ce que l’autre fait, plus c’est important de comprendre les bonnes raisons qui le pousse à agir ainsi. » Et ceci avec une ouverture sincère. Avec la CNV, Marshall Rosenberg propose alors de cultiver un lien empathique. Afin de se connecter à ce qui est vivant chez l’autre.

 

Une communication bienveillante

Que l’on ait la responsabilité d’un enfant ou pas, la communication non violente nous amène à sortir d’une logique de jugement, basée sur du ressentiment. Cette approche apparaît comme une clef essentielle pour nos relations avec les autres. Elle invite à modifier notre façon de vivre ensemble.

La CNV est une méthode qui met l’accent sur la connexion à soi-même et aux émotions qui nous traversent. Dans notre relation avec les autres, nous passons bien souvent par l’usage de la raison. La communication non violente nous propose plutôt d’ouvrir une part de notre intimité. Cela peut demander un élan de courage… Mais tout le monde en sortira grandi.

 

Charly pour l’Association OZE