J’aime mes enfants mais qu’est-ce que je les déteste !

On ne va pas remettre en doute mon amour pour mes enfants. Mais y’a certains soirs, et ça arrive de plus en plus souvent, je les déteste. Pas vraiment eux mais la personne qu’ils me font devenir.

Le soir, après les avoir récupérés vers 18h30, alors que la soirée est chronométrée pour manger, se doucher, faire le rituel du soir et le coucher, et que je suis seule à m’occuper d’eux, je me transforme en une autre personne. Que je ne connais pas ! Je ne sais pas qui est cette maman !!! En tout cas c’est pas moi, enfin je ne crois pas… Je ne hurle jamais après mon mari ou mes amis. Je ne jette pas des objets à travers la pièce de rage. Je ne suis pas impatiente quand quelqu’un ne fait pas ce que  je lui demande…

Mais mes enfants ont le pouvoir, le don je dirais même, de faire sortir de moi un monstre.

 

Je deviens un monstre d’impatience

Quand ça fait 5 fois que je répète la même chose à mon fils de 5 ans et qu’il ne daigne pas me répondre. Puis me regarde avec ses yeux de merlan frit et me dit « Quoi ?! ».

 

Je deviens un monstre de colère

Quand je vois la bêtise arriver. Que j’essaie de la prévenir mais que mes enfants ne m’écoutent pas. Et que je dois passer 15 minutes à nettoyer la totalité du contenu d’une bouteille de yaourt à boire à la fraise renversé sur ma fille, la chaise, la table et le sol. Devant les yeux hilares de mon fils qui n’a de cesse de me réclamer la télé. Alors qu’il est l’heure bien dépassée d’aller se doucher !

 

enfants

 

Je deviens un monstre d’hystérie

Quand ma fille de 2 ans n’est toujours pas capable de se coucher tranquillement. Qu’elle fait un foin jusqu’à 23h à hurler depuis son lit « Mamaaaaaan ! », « un câlin ! » ou encore « descends ! » même si je l’ignore ou lui fais un câlin ou m’allonge à côté d’elle ou n’importe quoi. Son frère est fatigué mais elle s’en fiche. Ce qu’elle veut c’est dormir en même temps que moi. Sur moi, toujours, toute la nuit !

 

Un être d’amour pur pour mes enfants ?

Plusieurs fois par jour, mes enfants me manquent. Et je pense avec impatience à ce moment où je les retrouverai. Je me sens même coupable de les laisser à la crèche ou chez leurs grands-parents si longtemps. Je les aime et je sens mon cœur se réchauffer rien qu’en pensant à eux.

Pensée qui fond comme neige au soleil passé 5 minutes avec eux !

Tous les soirs, quand je suis fatiguée, à fleur de peau et que je sens que je vais partir en vrille, me transformer en monstre, je me déteste tellement. Je culpabilise et je me demande ce qui cloche chez moi. Néanmoins je crois que cette bipolarité est coutumière chez les mamans. Je pense même que si tu ne détestes pas tes enfants c’est qu’il y a un truc qui cloche. Mais c’est pas pour ça que la situation me convient et que je n’ai pas envie que ça s’améliore.

Je crois que j’écris cet article pour qu’on en parle. Pour que je me rende compte que je ne suis pas la seule. Pas seule avec mon amour, mon monstre et ma culpabilité…

Sarah ROUYER pour l’Association OZE

http://semerlesgraines.fr/