Trouver sa place en étant acteur de sa propre vie

Aujourd’hui, j’entends beaucoup de témoignages de personnes qui ne se sentent pas à leur place dans le monde tel qu’elles le voient ou à l’école telle qu’elle est. Malaise. Mal-être. Je remarque que la critique est parfois très virulente et très incisive. Voire raciste et particulièrement sur certains réseaux sociaux.

Chacun juge et donne son avis sur tout et rien. Ok tout le monde peut avoir un avis sur ce qu’il faut faire, sur la conduite à tenir. Mais juger la personne personnellement, cela me pose un vrai problème.

 

Etre ou ne pas être… à sa juste place

La critique est facile et elle débouche souvent sur peu d’effets en termes de changement et d’évolution si elle n’est pas suivie de réflexions constructives et d’actions.

Ce n’est pas pour rien que l’on a créé des tribunaux, des palais de justice et qu’il y a des enquêtes, des dossiers et des plaidoiries. Et que cela prend du temps.

Aujourd’hui, on se veut «juge» et on condamne sans procès et sans jugement.

Facile sous un pseudo et face à un écran. Admettons : question de choix et de société.

Mais dans la vraie vie ? A part la critique, quelles actions ?

Car enfin si le monde ne nous plaît pas tel qu’il est, essayons au moins et pour le moins de poser quelques actes. Chacun, chacune à son niveau. Cela s’appelle prendre ses responsabilités et assumer. S’engager pas seulement sur un mot et quelques minutes. Mais une heure, un mois, une année ou davantage. Et donc prendre sa place, celle que l’on choisit avec le sentiment d’être à sa juste place.

On peut agir pour faire sa part de colibri :

  • Dans l’éducation des enfants, une éducation bienveillante ou des écoles particulières : Steiner, Montessori. Certains parents s’engagent aussi dans une école à la maison ou une éducation ouverte.
  • Dans la réinsertion des prisonniers en « vrai » et pour éviter qu’ils ne replongent.
  • Ou dans la défense des soins de santé en général ou une nourriture plus saine, plus équilibrée dans les restaurants scolaires ou les maisons de retraite.
  • Dans la protection de la biodiversité ou la création d’énergie renouvelable.

Toute notre vie est conditionnée ou influencée par la place que l’on a vraiment. Soit parce qu’on l’a prise, soit parce qu’elle nous a été donnée ou imposée.

 

Sa place dans la famille

Un premier enfant est souvent le bienvenu, l’attendu. Tous les yeux sont rivés sur ses premiers sourires, ses premiers mots, ses premiers progrès.

Un deuxième surtout s’il arrive très vite aura des attentions, c’est sûr. Mais ses parents vont partager leur temps même en faisant de leur mieux.

On dit que l’aîné essuie les plâtres de l’éducation et que le dernier enfant est le plus gâté…

Ce qui est sûr, c’est que la place dans la famille n’est pas anodine. Il y aura forcément de part et d’autres des frustrations, des insatisfactions, des «manques» ressentis. Et parfois aussi des jalousies et des révoltes.

Pas simple d’être un enfant et de trouver sa place dans la fratrie. Ni d’être un parent et de devoir composer avec chacun et de trouver sa place d’adulte.

 

place

 

Choisir sa propre place

Si je n’ai pas choisi ma famille de naissance ou ma place dans celle-ci, je peux décider d’être « qui je suis » et de « faire avec ».

Ne plus coller parfaitement au moule familial et répondre au modèle parental. Mais faire ma propre expérience de vie : un métier qui me plaît ou des recherches et des essais pour le trouver.

Et non plus être victime de… ou passive face à…mais bien actrice de ma propre vie.

Et à défaut d’avoir choisi ma place dans ma famille, je peux choisir et créer ma place dans ma vie actuelle. Ici et maintenant.

C’est un long chemin et sans doute le parcours de toute une vie. Puisqu’à chaque étape, il faut réajuster « ma » place dans la famille. A l’arrivée d’un partenaire chez mes enfants ou d’un bébé et au départ d’un parent…

C’est comprendre que rien n’est figé pour l’éternité. Un peu comme les places de parking.

 

Petite histoire pour conclure

Oui je l’avoue, j’aime bien avoir « ma place de parking » : cela me rassure.

Ainsi, il y a quelques mois, j’ai pris l’habitude de garer ma voiture dans un endroit choisi sous le tilleul devant chez moi juste en dessous de mes fenêtres. Super place et à l’ombre en été. Magnifique. Mais les pigeons connaissaient le coin aussi… et ma voiture. J’ai donc choisi de garer ma voiture ailleurs hors de ma vue : les pigeons n’ont pas suivi, c’est la bonne nouvelle.

J’ai abandonné « ma » place pour une autre. Sans le savoir, j’ai sans doute pris la place de quelqu’un d’autre qui a dû se trouver une autre place ailleurs. C’est juste une histoire de voiture. Mais dans la vie n’est-ce pas souvent le cas ?

Est-ce que sans le vouloir, on ne prend pas la place de quelqu’un en faisant son travail ? Ou en se mêlant de ses affaires ou de sa vie ?

Et par conséquent, on abandonne notre place en étant moins efficace à notre travail. Ou moins présent à notre vie…

Sur ce, je reprends ma place dans la vraie vie. Je vous souhaite d’être bien dans la vôtre ou de faire le maximum pour l’être. A très bientôt.

PS : Pour réfléchir autrement : le film « Etre et devenir » de Clara Bellar ou « Le Maître est l’enfant » d’Alexandre Mourot.

Roselyne MOUROT pour l’Association Oze