Education des enfants : le rôle des grands-parents

Papi, maman, papa, mamie… on ne peut plus se situer ! Le rôle et la place des grands-parents ont changé. Comment les parents peuvent-il s’organiser pour vivre sereinement cette co-éducation ?

Votre beau-père intervient tel un redresseur de torts. Votre mère organise le festival du sucre à chaque fois qu’elle les garde. Au retour des vacances, c’est un seau de reproches en tout genre. Stop ! Plus personne ne sait se situer dans cette famille !

Mamie stricte ou papi bêtises, vivez le rôle des grands-parents en douceur.

 

Acceptez les différences générationnelles dans les rôles grands-parents / parents

Les grands-parents d’aujourd’hui ont connu la facilité économique et Françoise Dolto, la guerre était froide et lointaine, le mobilier en plastique pas cher et la voiture à bas coût, reine des villes. C’est sans doute ce mélange d’insouciance et de prise de conscience éducative qui leur a donné la sensation « d’avoir tout », et d’avoir tout compris.

Nous élevons nos enfants dans l’inquiétude du dérèglement climatique, de l’instabilité économique et d’une attaque terroriste, à l’arrière d’un diesel mal assumé aussi couteux que le panier bio, en écoutant Catherine Guéguen raconter que le cerveau des enfants enregistre le moindre écart qui manquerait de bienveillance. Un mélange de peurs et de culpabilité qui nous donne la sensation de perte de contrôle.

Alors le plus simple est encore d’accepter de perdre le contrôle le temps d’un mercredi, d’un week-end ou de vacances d’été.

 

Préparez les enfants aux différentes figures éducatives

Cette éducation multiple est une richesse pour l’enfant. Elle lui offre plusieurs façons de se confronter au monde et d’en intégrer les différents principes d’action. Une flexibilité qui lui permettra plus tard de choisir son cadre de valeurs tout en s’adaptant aux situations.

Mais des incompréhensions ou revendications, ils rentrent parfois de chez Mamoune… « Avec Papi, on a le droit de manger chez Mc Do » ou au contraire « Mamie m’oblige à finir les devoirs avant d’aller jouer… ».

Tant que les enfants n’expriment pas de mal-être, une simple discussion sur les règles différentes à la maison et chez les grands parents devrait suffire. Expliquez les personnalités, les bonnes intentions cachées : « Mamie souhaite te voir heureux à l’école, ça passe par faire ses devoirs en priorité » ou encore « Les enfants peuvent manger de temps en temps des hamburgers, alors je laisse ça à Papi qui vous voit de temps en temps. »

 

grands-parents

 

Définissez la fonction et le rôle des grands-parents

Si vos parents se positionnent trop dans la rigueur ou la ricane, c’est qu’ils ne savent pas quel rôle jouer. À vous de le définir.

Il s’agace de voir vos ados scotchés sur leur écran de téléphone ? Qu’il leur fasse découvrir ses coins de pêche, la photo, … n’importe quelle activité qui construira un rapport unique entre vos parents et vos enfants.

Faites appel à leur expérience de pédagogue (ou à leur patience) pour les activités qui vous agacent. Confiez-leur le vélo sans petites roues, la leçon sur les fractions. Demandez à votre belle-mère de se charger de l’achat du premier soutien-gorge… Ou autre sujet qui vire au tabou à la maison et qui sera abordé tranquillement une fois les parents absents.

Créez une intimité et du partage utiles. Certes, vous ne serez pas au coeur des discussions intimes, ni sur la scène des premiers coups de pédales, mais vous ne serez pas là tout le temps !

 

Redistribuez les rôles grands-parents / parents : menez cette conversation sereinement !

Si malgré tout les divergences sont trop fortes, il faut vous confronter à vos aînés. Deux évidences bonnes à rappeler : cette conversation doit avoir lieu en dehors de la présence des enfants et être formellement fixée (on ne lâche pas le sujet au cours du déjeuner dominical).

Relevez tout ce qui est positif. Cela vous permet de glisser l’aspect que vous déplorez après un point positif.

Terminez toujours par une question orientée qui ne laisse pas de place à la mauvaise interprétation.

Enfin, inspirez-vous de la communication positive : parlez de vous, de votre ressenti, de vos valeurs, de vos choix éducatifs.

Exemple : « Grâce à vous, les petits ne restent pas toute la journée au centre aéré. Ils nous racontent que chez vous, ils jouent sur la tablette tout l’après-midi. Les écrans nous inquiètent, ça fragilise le cerveau. On se demandait s’il est possible de varier les activités ? »

 

Du lâcher-prise dans un cadre défini à l’avance devrait vous rassurer quant au rôle des grands-parents dans l’éducation de vos enfants. Du papi baroudeur à la mamie gâteau en passant par les grands parents old school, les enfants bénéficieront de cette richesse de personnalités. Et chez vous, comment s’organise cette inter-génération ?

 

Laurie PICARD pour l’Association Oze