La maltraitance infantile

Aujourd’hui la maltraitance infantile en France, c’est : 2 morts par semaine, 1 viol toutes les heures, 73 000 victimes de violence par an. 

Malgré ces chiffres alarmant, 79% des français estime ce sujet tabou, pourtant 22 % de personnes sondés déclarent avoir été victime de maltraitance, soit 2 français sur 10.

Les droits des enfants

Le 20 novembre ont honorait les droits de l’enfant.

La Convention Internationale des Droits de l’Enfant est un texte de 54 articles, adoptée par les Nations Unies le 20 novembre 1989. Elle affirme qu’un enfant n’est pas seulement un être fragile qu’il faut protéger mais que c’est une personne qui a le droit d’être éduqué, soigné, protégé, quel que soit l’endroit du monde où il est né. Cependant, ces textes ne suffisent pas à protéger complètement les enfants. En effet, ils sont toujours victimes de maltraitance en France et dans le monde. 

La définition de la maltraitance selon l’Organisme Mondial de la Santé 

« L’abus ou la maltraitance à enfant consiste dans toutes les formes de mauvais traitement physique, émotionnel ou sexuel, la négligence ou le traitement négligent ou les formes d’exploitation, dont commerciales, résultant en un mal effectif ou potentiel à la santé de l’enfant, à sa survie, à son développement ou à sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir. »

Les différentes violences : les 3 types de violences envers les enfants 

  • Les violences physiques  

Tout usage délibéré et non accidentel de la force contre un enfant, de telle manière que l’enfant soit blessé ou risque de l’être. Donc : frapper (à la main ou avec un objet), battre, donner des coups de pied, de poing, mordre, brûler, empoisonner, suffoquer, étrangler, secouer, jeter, noyer, fabriquer des symptômes, induire délibérément une maladie…

  • Violences psychologiques  

Actes en général répétitifs comprenant les menaces verbales, l’isolement social, l’intimidation. Mais encore, le fait d’imposer couramment à l’enfant des exigences déraisonnables (par rapport à son âge, son niveau de développement…). Enfin, le fait de le terroriser, de l’exposer au danger, à la violence (par exemple commise sur l’autre parent ou un autre enfant)…

L’abus émotionnel est impliqué dans toutes les autres formes de maltraitance, même s’il peut arriver seul.

  • Violences sexuelles 

Utilisation du corps d’un enfant à des fins sexuelles. L’abus sexuel comprend le fait de forcer ou inciter un enfant à prendre part à des activités sexuelles, y compris la prostitution, que l’enfant ait conscience ou non de ce qui arrive. Ces activités peuvent comprendre un contact, pénétratif ou non. Elles peuvent inclure des activités sans contact, comme le fait d’amener les enfants à regarder des activités sexuelles ou à regarder/produire des images sexuelles, ou à encourager les enfants à avoir des comportements sexuels inadaptés.

  • Négligences lourdes

La négligence lourde, souvent chronique, implique des incidents répétitifs qui touchent au développement, à la santé et au bien-être de l’enfant. Elle est un échec persistant à répondre aux besoins physiques et/ou psychologiques de l’enfant :

–    Procurer de la nourriture, des vêtements adéquats et un abri
–    Protéger l’enfant d’un mal physique, émotionnel ou d’un danger
–    Assurer l’accès à des soins médicaux ou à un traitement

La négligence peut consister en un manque de réponses aux besoins émotionnels de l’enfant.

Les conséquences de la maltraitance

Il existe de nombreuses conséquences, notamment l’atteinte à la santé mentale, la santé physique, physiologique ou dans le pire des cas le décès. Également, on remarquera des répercussions sur le développement et l’apprentissage. Elles constitueront des problèmes de comportement, des situation sociales précaires, et enfin un état de santé générale dégradé. 

Bousculer les idées reçues 

  • Le milieu social

Les enfants maltraités comme leurs agresseurs appartiennent à tous les milieux sociaux différents.

  • L’âge

L’agresseur d’un enfant n’est pas nécessairement adulte. En effet, il peut s’agir d’un autre mineur.

  • Le sexe

Même si la majorité des agresseurs sont de sexe masculin, les femmes aussi commettent des agressions envers les enfants. Y compris d’ordre sexuel.

  • Inconnu ou familier ?

La majorité des agresseurs sont des personnes affables, proches de l’enfant et appartenant à son entourage immédiat ou même à son milieu familial.

  • Les faits

Contrairement à une idée bien ancrée, un enfant victime n’amplifie jamais les faits. Au contraire, il a tendance à minimiser ce qui lui arrive.

maltraitance

Les signes de la maltraitance chez l’enfant 

Il faut suspecter un danger lorsqu’une situation reste inexpliquée, ou que les raisons invoquées ne sont pas convaincantes, pas rassurantes, voire pas crédibles.

Signes perceptibles :
  • Violences physiques : bleus, traces de coups, brûlures, griffures, morsures, cheveux arrachés, fractures, maigreur, lacération…
  • Violences sexuelles : paroles, dessins ou comportements anormaux.
  • Négligences lourdes : troubles alimentaires, faim continuelle, manque d’hygiène, vêtements inadéquats, retard de développement, carences éducatives, absence de surveillance.
Comportements possibles :
  • Violences physiques : méfiance, passivité ou agressivité, instabilité, crainte de rentrer chez soi, angoisse, tristesse, absentéisme.
  • Violences sexuelles : difficulté à marcher ou à rester assis, douleurs, démangeaisons ou plaies des régions génitales, discours à connotation sexuelle, inhibition, mutisme, ennui, auto-accusation.
  • Négligences lourdes : somnolence, difficulté à se concentrer, vol de nourriture, présence dans les rues, fatigue et tristesse, chute des résultats scolaires ou déscolarisation, conduite infantile.

Ce qui doit alerter : les troubles du comportement de l’enfant
Ce qui doit vous mobiliser : la parole de l’enfant.  

Conclusion 

En France, un numéro de téléphone spécial est mis à disposition pour dénoncer des signes de maltraitance de l’enfant. Il s’agit du numéro 119.

Prendre en compte les signes avant coureur, c’est donner l’opportunité à l’enfant de sortir de cette situation. Puisque la maltraitance peut aller jusqu’à l’infanticide. Évidemment, il faut prendre des mesures, écouter l’enfant et s’entourer des bonnes personnes pour le sortir de cette situation. Plus le problème est pris au sérieux tôt, plus les répercussions sur sa santé mentale et physique sont réduites. N’oublions pas que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain. 

Source : actionenfance.org

Joséphine CHEREAU, pour l’association Oze.