En France, en Europe et dans le monde entier, la crise sanitaire du Coronavirus a touché les populations de plein fouet. Personne ne peut échapper à ce fait d’actualité qui bouscule nos vies… pas même les enfants. Mais face à tant de complexité, comment leur expliquer ce qu’il se passe ? Comment les rassurer face à tant d’incertitudes ? Et comment les occuper pendant la période du confinement ?
Qu’est-ce que le coronavirus : utiliser des mots simples
En cette période si particulière, il est important d’expliquer l’actualité aux jeunes enfants afin qu’ils comprennent ce qu’il se passe vraiment. Définir ce qu’est le Coronavirus en utilisant des mots simples sans dramatiser. Il s’agit d’un virus très contagieux qui touche le monde entier. Evitez dans la mesure du possible, de faire peur à votre enfant, de paniquer. S’il est inquiet, rassurez-le en lui disant que vous comprenez ses craintes et que vous êtes là pour l’écouter et tenter de répondre à ses questions. N’essayez pas de dissimuler la vérité ou de nier ce qu’il se passe.
Ma fille de 6 ans m’a dit récemment : « il est méchant le Coronavirus » ! En utilisant ses propres mots, on imagine qu’elle comprend la dangerosité du virus.
Aborder le sujet de la mort
Les enfants sont curieux par nature. Pour ma part, tant que les écoles étaient ouvertes, je ne voyais pas de raison de parler à ma fille de l’existence du Coronavirus. C’est au moment de la fermeture des écoles qu’il a fallu expliquer les choses et répondre à de nombreuses questions. « Maman, pourquoi l’école est fermée ? » « Est-ce que je vais revoir mes copines ? » « Est-ce qu’on va mourir du Coronavirus ? » …
Là encore, il est important de ne pas nier le sujet de la mort, si l’enfant souhaite en parler, et de ne pas dramatiser. Par exemple, discutez brièvement des conséquences du virus sans vous attarder pour ne pas les inquiéter. On tombe malade, on a des difficultés à respirer et dans des cas graves, on peut en mourir. Vous pouvez ajouter : « le Président a mis en place des règles à respecter pour éviter de tomber malade comme rester chez soi et se laver les mains régulièrement ».
Un mode de vie au ralenti
Avec le confinement, nous vivons, pour la plupart d’entre nous, un mode de vie au ralenti. Terminé le « train-train » quotidien du « métro-boulot-dodo ». Il faut accepter de rester chez soi et remettre à plus tard les sorties entre amis, membres de la famille… Difficile pour un enfant de comprendre cela et de mettre en application les mesures du gouvernement. Car les enfants ont un grand besoin de se dépenser, de bouger, de contacts physiques avec leurs copains ou membres de la famille…
Vous pouvez bien entendu rassurer votre enfant en lui disant que cette situation est exceptionnelle. Dites-lui aussi qu’elle ne durera qu’un temps et qu’il en va de la protection de tous.
C’est également une situation privilégiée qui permet de se retrouver en famille et de partager des choses simples comme jouer à des jeux de société ou regarder un bon film.
Une attitude positive face au coronavirus
De façon générale, si les parents vivent cette période de confinement sereinement et positivement, il est sûr que l’enfant la vivra de la même façon. Un climat familial négatif, empreint de peurs, d’angoisses, de colères, de disputes… pourrait être néfaste à l’enfant sur le long terme, surtout si le confinement se prolonge. Cette période pourrait également être mal vécue par l’enfant si les parents décident brusquement de limiter les contacts avec leur progéniture : plus de bisous, plus de câlins… Le confinement, c’est pour les contacts avec l’extérieur ; à l’intérieur de la famille, il n’y a pas de limites aux câlins 🙂
N’oubliez pas qu’au travers des intempéries, il est possible d’entr’apercevoir une petite éclaircie ! Pour se faire et pour vous aider à garder une attitude positive, je vous propose dans les lignes qui suivent, des idées afin d’occuper vos enfants pendant toute la durée du confinement.
L’école à la maison
Maintenir l’éducation avant tout. Il ne faut pas oublier qu’un enfant, pour bien grandir, a besoin de repères. L’école lui apporte cela. L’enfant pourrait penser qu’en restant à la maison durant une longue période, c’est un peu les vacances ! A lui les dessins animés à la télé, les jeux vidéos sur tablette, les applications sur smartphone…
Mais il n’en est rien ! Même si certains ne se sentent pas l’âme d’un pédagogue, c’est à nous, parents, d’être le prolongement de l’enseignant dans cette crise sanitaire. Pour le devenir de nos enfants et faire en sorte qu’ils restent curieux, éveillés… et ne pas perdre leurs acquis. Il est important de maintenir un planning d’activités tout au long de la semaine en utilisant les différentes ressources en ligne. Les enfants sont plus attentifs en début de journée. Il est donc conseillé de s’adonner, le matin, à des activités qui nécessitent de la concentration. Et gardez des activités plus « récréatives » l’après-midi.
Cela dit, un parent n’est pas un enseignant. Je vous invite à privilégier la relation sur la quantité de connaissances, et même sur le fameux programme. Posez-vous vraiment la question de savoir ce qui est le plus important : comprendre et apprendre une équation de plus ou garder une communication de qualité avec votre enfant ? Pourquoi pas se concentrer sur la confirmation des acquis. Et adaptez-vous aux enjeux scolaires de votre enfant qui ne sont pas les mêmes en primaire (il a encore du temps pour assimiler, accélérer, évoluer…) ou à la veille d’un examen ou d’un concours.
Les loisirs
Pour faire en sorte que l’enfant vive le confinement du mieux possible, il est également nécessaire de ne pas oublier de pratiquer des loisirs. Car même en restant chez soi, il y a une foule de chose à faire, à inventer, à créer, à imaginer, à pratiquer, à construire, à cuisiner… Ce confinement pourrait être le moment de révéler une vocation chez votre enfant ! N’oubliez pas non plus que vous, parents, êtes un modèle pour votre enfant.
Si la période de confinement est vécue de façon positive par les parents, l’enfant restera joyeux et en gardera probablement un bon souvenir ! Le mieux est de rester créatif et d’établir une liste d’activités à organiser ensemble, sur la journée ou la semaine en tenant compte de la météo : jouer à des jeux de société, regarder un film/dessin animé, faire un gâteau, préparer son potager et planter des semis, s’adonner à des activités artistiques, jouer d’un instrument, écouter de la musique, faire de la méditation ou une sieste, lire un livre/BD, faire de la gym…
Profiter les uns des autres malgré le coronavirus
Cette crise sanitaire que nous traversons tous est inédite et nous a touchée de plein fouet. Personne n’est épargné, du diplomate à l’artiste célèbre. Nous sommes tous solidaires. Tel un film d’apocalypse, nos peurs ancestrales se sont réveillées, nous incitant pour beaucoup, à vider les stocks des supermarchés. Serait-ce la fin du monde ? Non. La fin d’un système ? Nul doute. Cette période de confinement nous invite à prendre du recul, à nous questionner sur nos modes de vies, à stopper pour un temps nos vies effrénées. Comme si la Nature avait crié son « ras-le-bol ». En réalité, il faut le voir comme une pause salutaire qui nous incite à nous rapprocher de l’essentiel : partager de bons moments en famille, entre amis… en direct ou à distance via des conversations en visio, les réseaux sociaux, applications… Créer du lien et prendre soin les uns des autres en toutes circonstances.
Une lecture pour prolonger cette réflexion et surtout pour multiplier les pistes pratiques : « Heureux à l’école, tout commence à la maison », Nathalie de Boisgrollier, Editions Albin Michel.
Emilie MIDROUET pour l’Association Oze